Hannah Arendt : Les mouvements annexionnistes

Thèmes abordés

Hannah Arendt, mouvements annexionnistes, irrédentisme, régimes totalitaires, pangermanisme

Résumé du document

Irrédentisme est un terme qui est utilisé pour qualifier une doctrine nationaliste, qui vise à la récupération d'un État et de certains territoires, qui selon elle, doivent lui être « légitimement » rattachés, du fait qu'autrefois ils en avaient fait partie ou parce que leur population est considérée par ces nationalistes comme historiquement, ethniquement ou linguistiquement apparentée.

Extraits

[...] L'hostilité envers l'état en tant qu'institution, se retrouve dans toutes les théories des mouvements annexionnistes les pangermanistes insistent sur la priorité de l'intérêt national surcelui de l'Etat, pour eux la politique mondiale transcende celle de l'état et la nécessité nationale doit de tous temps déterminer les agissements politique de l'état. p 193. Autre trait commun :contrairement à une idée reçue, ils n'ont jamais commis l'erreur de se ranger aux côtés de l'exploitation capitaliste et la plupart d'entre eux [ . ]appartenaient [ . ] aux partis libéraux et progressistes.» Cela leur permettait de se poser en organisateurs de foule», qui n'est pas le peuple, mais son avatar atomisé, manipulable. Le peuple est alors représenté par le mouvement ouvrier, estime H.Arendt, la «foule»ressemblant beaucoup à «une race». [...]

[...] C'est ainsi que Hannah Arendt nous montre p 235 que les élections allemandes de 1932 se présentaient d'une part avec: propagande en faveur de Hindenburg (candidat de la social-démocratie, qui s'adressait à ceux qui voulaient le statu quo à tout prix et, en 1932, cela voulait dire chômage pour près de la moitié de la population allemande et d'autre part les candidats des mouvements [hitlériens et communistes] qui devaient miser sur ceux qui voulaient le changement à tout prix (même au prix de la destruction de toutes les institutions légales), et ceux-ci étaient au moins aussi nombreux que les millions et les millions de chômeurs et leurs familles Les populations qui adhèrent aux régimes totalitaires désirent avant tout être soulagées de leur angoisse. Or, le nazisme et le bolchévisme ont pour but de convaincre les individus qu'ils vont les mener vers un monde meilleur. L'Etat au sein des mouvements annexionnistes Ce qui faisait défaut aux mouvements annexionnistes d'avant guerre s'était une idéologie véritable, nationaliste ou autre. [...]

[...] La défaite de 1918 donne une nouvelle vie au pangermanisme, qui devient une des idéologies dominantes de l'Allemagne. Adolf Hitler dès son arrivé au pouvoir expose son programme en demandant l'union de tous les allemands, afin de former un unique Grand Reich sur la base du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Pour le panslavisme c'est une doctrine politique, culturelle et sociale qui valorise l'identité commune que partageraient les différents peuples slaves. Celle-ci fut d'abord définie par un idéologue croate Vinko Pribojević au XVe siècle, cette doctrine sera reprise par la suite par Staline. [...]

[...] Lde but étant qu'il puisse être capable de monopoliser tous les instruments de violence et tous les germes du pouvoir pour contrebalancer les forces centrifuges constamment produites par une société déchirée entre les classes. Dans ces conditions le nationalisme devenait le ciment entre l'état centralisé et une société désagrégée. Même si les mouvements totalitaires et leurs précurseurs, les mouvements annexionnistes, n'étaient pas des partis au dessus des partis aspirant à s'emparer de l'appareil d'Etat, mais des mouvement visant à détruire l'état, les nazi on compris l'interet de passer comme tel. [...]

[...] La supériorité slave était ressentie comme résidant dans sa manière de maintenir le peuple séparé de son propre gouvernement, ainsi les slavophiles parlaient des russes comme d'un peuple sans état Dans la ligné du tsarisme, le pouvoir bolchevique réussit à recréer un Empire très centralisé, fondé sur le primat de l'idéologie. Par ailleurs on peut constater dans le chapitre qu'Hannah Arendt relie le totalitarisme et les mouvements annexionnistes car ils s'appuient sur les mêmes masses. ils tiennent en mépris la politique parlementaire et les partis politiques, et ils veulent détruire l'État. [...]