Platon (427-347 av.J-C
Il est issu d'une famille aristocratique. Il fonde à Athènes (vers 387) l'Académie sur le modèle des cycles pythagoriciens. Cette école, lieu d'une opposition intellectuelle à la démocratie athénienne qui durera jusqu'au 6ème siècle après J-C, a pour but de former des esprits à la science politique et philosophique, afin de rendre apte à gouverner la cité dans la justice. L'Académie pose qu'il faut déjà connaître les savoirs rigoureux (géométrie, arithmétique et astronomie) avant d'aborder la philosophie.
Aristote (384-322 av J-C)
Aristote n'a jamais accordé aux mathématiques la place centrale qu'elles avaient dans les perspectives platoniciennes; il s'est surtout intéressé à la biologie et aux sciences d'observation.
Pour Aristote, l'homme est un animal politique et il se distingue des autres animaux par son appartenance à une "polis". La "polis" est le fruit de la civilisation et le terme d'un développement des associations humaines dont les stades ont été: famille, tribu, village, cité.
Selon lui, l'esclavage est naturel: on est maître ou esclave par nature. Ainsi la relation maître/esclave est la même que la relation corps/esprit ou encore homme/animal.
En outre, selon lui, le citoyen est celui qui peut rendre service à la cité: c'est pourquoi les vieillards et les enfants ne peuvent pas l'être.
Enfin, il considère que la cité est la réalisation de l'humanité et l'homme est un animal politique. Or c'est dans sa participation à la vie politique (dans son activité de citoyen) que l'homme pourra être heureux et vertueux.
De plus, selon lui, la cité c'est la constitution: la Constitution crée l'Etat au point que si la constitution change, on peut se demander s'il s'agit d'une même Etat.
Sur le plan philosophique, il défend la cité comme une forme naturelle de la vie humaine contre les penseurs cyniques du 4ème siècle qui ne voient dans la vie politique qu'un obstacle à la vie naturelle.
Guillaume d'Ockham (v.1290/1347)
Il entre très jeune dans l'ordre des franciscains. Il va poursuivre des études en théologie.
En 1324, interruption de ses études, suite à une liste de propositions parues dans son "commentaire des sentences" qui sont jugées hérétiques. Cela lui vaut une convocation devant le pape Jean XXII. Il conserve une liberté de mouvement et d'enseignement durant 3 ou 4 ans et réside au couvent des franciscains sans qu'aucune condamnation formelle n'intervienne.
Durant son séjour à Avignon, il va se lier à la fraction de son ordre qui défend, contre le Pape, la pauvreté intégrale préconisée par Saint-François. Pour mieux défendre sa cause, cette fraction s'allie à Louis de Bavière dont Jean XXII refuse la désignation comme empereur. Louis de Bavière se fait tout de même couronner à Rome.
D'Ockham mène une polémique féroce contre Jean XXII. Il défend son ordre contre le Pape qui reproche à son ordre son rigorisme et entend lui imposer le régime de la propriété privée.
Suite au décès de Jean XXII, son successeur Benoît XII devient à son tour la cible d'Ockham.
Il décèdera à Munich le 10 avril 1347, abandonné par l'empereur et les franciscains qui se soumettent au Pape.
[...] Lorsqu'il envisage l'ensemble des moyens de conserver le pouvoir, il ne se pose pas les questions sur la nature profonde de l'être humain qui intéresseront après lui Hobbes ou Rousseau. Ce qui le passionne est plutôt de découvrir la façon la plus efficace d'exercer le pouvoir, qui n'est pas toujours la manière forte: "si l'on veut ruiner une cité accoutumée de vivre en liberté, on la tient beaucoup mieux par le moyen des citoyens eux- mêmes que d'aucune autre façon" (extrait du Prince). [...]
[...] Et la réalité c'est la violence, la méchanceté des hommes, non pas que les hommes soient naturellement méchants, mais la politique est un terrain de déraison: les hommes y démissionnent par faiblesse et par lâcheté. L'histoire est le règne du hasard. Pour fonder l'État, il faut donc s'imaginer les hommes méchants. Il faudra faire agir les passions mauvaises contre elles-mêmes pour faire naître la société politique. C'est donc un homme, le Prince, qui va tenter de faire de l'agrégat d'hommes violents et ignorants, un État. [...]
[...] Ce principe de parcimonie de la pensée, de l'élégance des solutions est un des principes de la logique et de la science moderne et fait de Guillaume d'Occam un précurseur de l'empirisme anglais. Le rasoir d'Ockham ou la réduction des entités ontologiques: Aussi appelé principe de simplicité principe de parcimonie ou encore principe d'économie il exclut la multiplication des raisons et des démonstrations à l'intérieur d'une construction logique. Le principe du rasoir d'Ockham consiste à ne pas utiliser de nouvelles hypothèses tant que celles déjà énoncées suffisent, à utiliser à fond les hypothèses qu'on a déjà faites, avant d'introduire de nouvelles hypothèses, ou autrement dit à ne pas apporter aux problèmes une réponse spécifique, ad hoc, avant d'être (pratiquement) certain que c'est indispensable (sinon on risque d'escamoter le problème, et de passer à côté d'un théorème ou d'une loi physique). [...]
[...] Cette conception simple ne met pourtant pas notre auteur à l'abri de contradictions, dans la mesure où il est loin de négliger la défense du droit des empereurs et des rois à (contre) celui du peuple. Pour lui, le consentement des sujets n'est qu'une des modalités de la formation d'une autorité légitime. Ainsi, l'hérédité, la donation, l'achat d'un royaume, la juste guerre en sont d'autres, tout aussi valables. Par ailleurs, normalement le gouvernement doit être exercé dans l'intérêt des sujets et non celui des princes. [...]
[...] Sa pensée, ses apports: On associe souvent Guillaume d'Occam au nominalisme médiéval. En fait, le terme nominalisme n'est apparu qu'à la fin du xve siècle. Le franciscain philosophe et logicien, quant à lui, se considère comme un terministe, c'est-à-dire pratiquant la logique qui analyse le sens des termes. D'Ockham constitue sur le point de vue de la foi, l'antithèse de Saint- Thomas d'Aquin puisque pour lui la foi repose sur la révélation et il est important de la transformer en un système de vérités démontrées. [...]
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