Dédain, consentement, soutien, fureur populaire, pathétique
Faut-il s'interdire d'accueillir l'enthousiasme au nombre des affections politiques positives ? Faut-il proscrire les élans des foules, au risque d'accentuer la désaffection des affaires publiques par les citoyens ?
Cet essai entend montrer que l'on peut traiter le sentiment d'enthousiasme avec moins de défiance et vise à rectifier le dédain souvent affiché pour une affection essentielle. Car l'enthousiasme contribue fort bien à définir une disposition à l'action publique.
Certes, conformément au sens du terme « disposition » on a affaire à une tendance qui n'a pas encore d'objet et dont d'ailleurs aucun résultat concret ne procède. Néanmoins, l'enthousiasme désigne une disposition primordiale.
[...] En somme, l'enthousiasme apporte son soutien à la capacité d'intervention politique. Ceux qui refusent de considérer l'enthousiasme comme une affection politique qui dispense de l'énergie expriment des sentiments fort rependus, confortés par le spectacle de foules frémissantes emportées par un élan populiste et par le spectre de la fureur populaire qui plaident largement en défaveur de ce mode d'intervention politique. En outre, cette réticence s'explique par leur habitude de poser le problème politique en terme d'accord et de discussions argumentées dans l'espace publique, plutôt qu'en termes d'enthousiasme. [...]
[...] Cet essai entend montrer que l'on peut traiter le sentiment d'enthousiasme avec moins de défiance et vise à rectifier le dédain souvent affiché pour une affection essentielle. Car l'enthousiasme contribue fort bien à définir une disposition à l'action publique. Certes, conformément au sens du terme disposition on a affaire à une tendance qui n'a pas encore d'objet et dont d'ailleurs aucun résultat concret ne procède. Néanmoins, l'enthousiasme désigne une disposition primordiale. Il favorise le consentement à l'action, dès lors que l'on ressent un penchant pour un événement, et une dynamique pour l'imagination, susceptible d'anticiper l'objet à réaliser. [...]
[...] En un mot, il nous appartient de statuer sur l'importance d'un tel sentiment, ou plutôt d'une telle affection, en politique. Notons, d'entrée de jeu puisqu'un tel terme sera souvent utilisé dans cet essai que l'affection renvoie à l'idée selon laquelle l'homme est touché par son monde extérieur. A ce titre l'affection renvoie l'affection, dénuée de volonté, qualifie une réceptivité du sujet imposé à s'ouvrir au monde. L'affectif, ainsi que le pathétique, inspirent des émotions avec lesquels nous devons compter dans le champs politique, domaine dans lequel les citoyens on a animer le débat sur la légitimité des pouvoirs et à statuer sur les responsabilité au regard de la loi. [...]
[...] Ne découvrons nous pas, conjointement, des évocations plutôt lyriques de dates et de lieux et d'actions qui font expressément l'actualité de l'enthousiasme : Mai 68, Berlin 89, les festivités du bicentenaire de la Révolution Française ou encore les stimulations électorales. L'expression de l'enthousiasme survivra-t-elle donc aux interprétations péjoratives ? Dès lors, cherchons, de préférence, à penser l'enthousiasme en philosophe. Construisons cet objet de réflexion au lieu d'étudier. Nous prétendons, selon une étude qui ne sera d'ailleurs pas historique mais conceptuelle, lui conférer une rationalité dans l'horizon de l'action. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture