Théorie de la justice, John Rawls, rôle de la justice, principes de la justice, liberté égale pour tous, répartition, sens de la justice
John Rawls est un philosophe contemporain (1921-2002). Son œuvre majeure, A theory of justice, est le fruit de 11 années de recherches. Rawls élabore sa théorie durant une période marquée par la guerre du Viêt Nam et la lutte pour les droits civiques, où les États-Unis sont traversés par de profonds mouvements culturels et sociaux. Axée sur les notions d'éthique et de justice, son œuvre renoue avec une tradition contractualiste délaissée, et prolonge la réflexion libérale en cherchant à articuler rationnellement liberté individuelle et solidarité sociale. Sa pensée est largement commentée et critiquée dans le monde anglo-saxon.
John Rawls, dans cet ouvrage, propose une conception de la justice qui permettra de dépasser les écoles institutionnalisées, notamment l'utilitarisme –nous verrons plus loin pour quelles raisons-. Tout d'abord centrons-nous sur la doctrine de la justice comme équité en elle-même. Le postulat de Rawls est le suivant : le seul moyen de prétendre à une théorie qui pourrait être accepté universellement est d'instaurer, lors de la sélection de cette dernière, des paramètres limitant les connaissances des partenaires afin qu'ils aient juste assez d'information pour prendre une décision rationnelle, mais impartiale. Rawls conçoit ce qu'il nommera « la position originelle ». Position abstraite où des potentialités humaines sont réunies en assemblée afin de choisir quelle conception de la justice sera instaurée à la base de leur société. En effet, le principe de justice n'est pas un concept anodin. C'est à partir de ce dernier que toutes les règles de la vie sociale, politique et économique seront régulées.
[...] Pour ce principe n'importe quel sacrifice est justifié. Ainsi, nous aurions beau jeu de louer les prouesses scientifiques et morales des grecques, si nous pensons que cela justifiait l'esclavage antique, alors nous sommes essentiellement perfectionniste au plus haut degré. La théorie de la justice comme équité, dans une société bien ordonnée, n'exclut pas la reconnaissance des valeurs de l'excellence mais celles-ci seront réalisées dans les limites du principe de la liberté d'association. Les personnes s'associent pour développer leurs intérêts artistiques et culturels et de la même façon qu'elles forment des communautés religieuses. [...]
[...] *24 Le voile d'ignorance : L'objectif est d'utiliser une justice procédurale pure en tant que base de la théorie. Stérilise ainsi les possibles tentations qui amèneraient les hommes à utiliser les contingences sociales et naturelles de manière égoïste. Personne ne connait sa place dans la société, sa position de classe, son statut social. Personne ne connait ses atouts naturels et capacités, c'est- à-dire son intelligence et sa force, ni même ses particularités psychologique –aversion pour le risque, optimisme ou pessimisme, etc.-. [...]
[...] D'autres parts si tel n'était pas le cas un principe de la justice pourrait paraître superflu. Livre II Chapitre 4 : La liberté égale pour tous. *31 La séquence des quatre étapes : Rawls définit ici dans quel ordre les principes de la justice doivent-ils être lexicalisés. Pour plus de précision, cf. P.235 du livre. *32 Le concept de liberté : Le concept de liberté dans la théorie de la justice est que les personnes sont absolument maîtres de leurs choix et décisions à partir du moment où ceux-ci s'insèrent dans le cadre des institutions de la justice. [...]
[...] La juste égalité des chances nécessite une forme de justice procédurale dite pure. Rawls invoque la procédure de justice procédurale pure. Départagé en justice procédurale parfaite (exemple du découpeur de gâteaux se servant en dernier) et en justice procédurale imparfaite (incertitude quant aux résultats mais moyens mis en œuvres pour l'atteindre relativement justes/honnêtes). L'administration doit donc faire preuve d'une impartialité irréprochable. De plus Rawls précise dans ce chapitre que la distribution des biens sociaux n'est pas le fait de vertus morales, ce ne sont pas des récompenses mais des dédommagements. [...]
[...] Un partis politique ne peut faire l'unanimité cependant et il ne le doit pas. Tous les citoyen doivent avoir un accès égal, du moins formellement, aux fonctions publiques. Rawls admet que les avantagés par les contingences sociales ou naturelles seront les plus à même d'exercer une plus grande influence sur le développement de la législation (lobbying, capital social). De plus la société se doit de prendre entièrement en charge les dépenses relatives à une campagne politique, si tel n'est pas le cas, les groupes devront solliciter leurs fond auprès des groupes d'intérêts économiques et sociaux les plus avantagés, il est certain que les points de vue de certains groupes sociaux seront excessivement mis en avant. [...]
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