Michel Foucault est un philosophe français que l'on pourrait qualifier de contemporain. Né en 1926 et mort en 1984, il reste un de ces penseurs d'après-guerre reconnu et incontournable. Il a étudié à l'École Normale supérieure, est titulaire d'une licence de philosophie et de psychologie, et est diplômé de psychopathologie. Il est connu pour son engagement, et en particulier pour son regard critique envers les institutions politiques.
Sa philosophie porte en particulier sur la relation au pouvoir. L'ouvrage étudié, Surveiller et punir, paraît en 1975, et s'inscrit dans un double contexte, tout d'abord la "Révolution culturelle" d'après 68, et ensuite des émeutes de la prison d'Attica (9 au 13 septembre 1971), au cours desquelles Foucault prend position, de par son implication au sein du GIP (Groupe d'Information sur les Prisons), créé en février 1971 et dont le but est de "Décloisonner pour une production d'informations aux côtés des détenus". C'est pourquoi à travers cet ouvrage, l'auteur tente de dresser un parallèle entre l'évolution des systèmes punitifs et carcéraux, et celle des rapports au pouvoir.
[...] Tout d'abord, il y a un paradoxe entre les doctrines des Lumières et l'analyse qu'en fait Foucault. En effet, alors que le XVIIIe siècle est reconnu comme ayant amené de grandes évolutions politiques, économiques et sociales, Foucault se focalise sur le fait qu'il n'aurait en réalité apporté qu'une complexification des méthodes punitives et plus généralement de contrôle de la société. Ce qui serait donc nié en quelque sorte les avancées en matière de démocratie, de Droits de L'Homme et même de bien- être. [...]
[...] Dans l'anneau périphérique, on est totalement vu sans jamais voir ; dans la tour centrale, on voit tout sans être vu. Il y a donc au sein de ce système de position : celui qui voit tout sans jamais être vu et celui qui sait qu'il est vu mais ne voit rien. Pour Foucault, il représente le schéma optimal à l'exercice du pouvoir. Parce qu'il peut réduire le nombre de ceux qui l'exercent, tout en multipliant le nombre de ceux sur qui on l'exerce. [...]
[...] Le constat de départ du texte est historique: Michel Foucault relève la disparition des supplices propres à l'Ancien Régime. Rituel du supplice caractérisé par un principe d'éclat ; qui sera désormais remplacé par une procédure plus secrète, une sorte d'enfouissement de la peine, moins aléatoire, en somme plus rationalisée. C'est la forme de punition qui a évolué principalement, passant de l'infligation de souffrances physiques liée à la douleur directe, à celle de souffrance morale, s'en prenant au mental de la victime, se traduisant par la privation de biens pécuniers (amendes) ou plus abstraits (privation de liberté). [...]
[...] Cette nouvelle manière d'aborder la punition est récente, et Foucault l'appelle la dimension corrective Plutôt que de se contenter d'enfermer le malfaiteur puis de le relâcher avec le même bagage que celui qu'il avait en entrant, on s'attache à dresser son corps Il y a là un déplacement du point d'application de ce pouvoir : ce n'est plus le corps supplicié, mais le corps assujetti à travers lequel on vise le contrôle des âmes Mais loin de l'idée que cela est fait dans le but d'aider le prisonnier, Foucault souligne que ce redressement est fait dans l'intérêt des classes dominantes. En effet, c'est davantage dans un souci d'efficacité qu'on impose une formation. Et l'auteur va même encore plus loin dans son raisonnement, en reliant ce souci de rentabilité à un souci de contrôler la société. Avec l'industrialisation est née la recherche permanente du profit. [...]
[...] "Surveiller et punir", Michel Foucault (1975) Il y a une sorte d'attrait, de fascination de l'homme pour le pouvoir, pour les mécanismes du pouvoir. Son exercice, par l'implication, la volonté de convaincre des foules doit avoir pour but rendre le monde plus beau. Des écrits des XVIIe et XVIIIe siècles fondent un équilibre du pouvoir, entre participation et répression. Cependant cet ouvrage sous- entend une remise en cause de ces théories des Lumières, et d'un Contrat social, qui introduirait une certaine libération de l'homme, par l'acquisition de droits subjectifs. [...]
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