Fiche de Lecture (sociologie): Le savant et le politique de Max Weber (7 pages)
Le Savant et le Politique est un recueil de deux conférences tenue à l'université de Munich devant les étudiants du Freistudentischer Bund de Bavière. Ces « étudiants libres » se voulaient une alternative aux corporations étudiantes traditionnelles.
La première conférence, tenue le 7 novembre 1917, porte sur « le Métier et la Vocation de Savant ». La seconde, prononcée dans le même cadre que la première le 28 janvier 1919, a pour thème « le Métier et la Vocation d'Homme Politique ». Weber tente dans ces deux conférences de dégager l'éthique propre à chacune de ces professions ainsi que leur finalité. Il place son analyse dans le cadre de l'émergence de la modernité en comparant ce qui se passe dans les différents pays d'Europe et aux États Unis.
I) Biographie
II) Résumé
III) Extraits
IV) Réception de l'oeuvre
V) Point de vue personnel
[...] Conditions de réception des conférences Les témoignages concernant les réactions du public divergent. Karl Löwith (philosophe allemand) explique, dans un récit racontant sa vie avant et après 1933, avoir été profondément 6 passionné par la conférence sur le savant. Celle-ci produisit pour lui l'effet d'une délivrance après les innombrables discours révolutionnaires des littérateurs activistes Il est cependant moins enthousiaste à propos de la conférence sur la profession d'homme politique, qui n'avait selon lui ni l'élan ni le charme de la précédente. [...]
[...] C'est lui construit son propre système. Le passage de la prédominance de la morale à celle de l'éthique correspond au passage d'une société holiste à une société individualiste, caractéristique de la modernité. Max Weber réfléchit sur les buts qu'il se propose, et sur les moyens dont il use pour y parvenir (ethos). L'éthique de la conviction (poursuite d'un but que l'on croit bon) cède alors le pas à celle de la responsabilité (poursuite d'un but qui peut être rationnellement atteint). [...]
[...] Sans cette discipline morale, dans le sens le plus élevé du terme, et sans cette abnégation, tout l'appareil s'écroulerait. L'honneur du chef politique par contre, celui de l'homme d'État dirigeant, consiste justement dans la responsabilité personnelle exclusive pour tout ce qu'il fait, responsabilité qu'il ne peut ni ne doit répudier ou rejeter sur un autre. Selon Weber, trois qualités déterminantes font l'homme politique : la passion : au sens d'objet à réaliser, c'est-à-dire dévouement passionné à une cause, au dieu ou au démon qui en est le maître qui se rapproche de la notion de conviction le sentiment de responsabilité le coup d'œil : savoir maintenir à distance les hommes et les choses L'homme politique est donc confronté à la difficulté d'allier la passion ardente et le froid coup d'œil Il doit être capable d'un détachement nécessaire, et notamment se distancer de la vanité. [...]
[...] En effet, la science moderne est, par essence, en devenir. Elle ignore les propositions relatives au sens ultime des choses, elle tend vers un but situé à l'infini et renouvelle sans cesse les questions posées à la nature. Entreprise de rationalisation du monde et désenchantement du monde: Le savant doit fonder ses analyses sur l'expérimentation rationnelle, sans laquelle la science empirique contemporaine serait impossible Cette expérimentation rationnelle est fondée sur des propositions de fait ou hypothèses qui visent à mettre en évidence des causalités qui seront applicables universellement Si le principal objectif du savant est la recherche de la vérité, Weber donne deux autres fonctions à la science : Elle se doit de donner des méthodes de pensée, c'est-à-dire des instruments et la formation requise pour les utiliser». [...]
[...] Sans cette discipline morale et sans cette abnégation, tout l'appareil s'écroulerait. Les fonctionnaires politiques sont eux reconnaissables au fait qu'on peut les déplacer à volonté ou du moins les mettre en disponibilité comme les préfets en France Le fonctionnaire se distingue de l'homme politique (le chef et ses partisans) car il n'est pas autorisé à faire ce que doit faire l'homme politique sans cesse et nécessairement, à savoir combattre Les différences fondamentales entre le fonctionnaire et l'homme politique résident donc dans leurs principes respectifs de responsabilité: L'honneur du fonctionnaire consiste dans son habileté à exécuter consciencieusement un ordre sous la responsabilité de l'autorité supérieure, même si - au mépris de son propre avis elle s'obstine à suivre une fausse voie. [...]
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