Paul Valéry (1871-1945): Poète, essayiste et philosophe français, proche de Mallarmé, Gide, Heredia. Professeur de Poétique au Collège de France en 1937, il s'intéressa toute sa vie aux sources et aux ressources du langage, aux ressorts de l'esprit et aux conditions de son « accroissement ». A sa mort, le Général de Gaulle, reconnaissant en lui l'un des grands hommes de France, décida de lui accorder des obsèques nationales.
L'œuvre de Valéry témoigne d'une réflexion ininterrompue sur la création littéraire, le langage, la philosophie, l'histoire ou la science…
Posthumes, ses Regards sur le monde actuel sont une série d'essais éclectiques, où l'auteur, au fil de thèmes qui empruntent au style de la chronique, ou du journal, s'attache à « rendre plus nettes quelques notions reçues de tout le monde », … portant en particulier sur le devenir de l'esprit dans un monde qui a perdu ses repères et voit se lézarder l'édifice de valeurs sur lequel il reposait.
[...] Regards sur le monde actuel, Paul Valéry Personne n'a jamais expliqué à quoi nous rimions, nous, hommes, et notre bizarrerie qui est esprit Le temps du monde fini commence L'homme Paul Valéry (1871-1945) Poète, essayiste et philosophe français, proche de Mallarmé, Gide, Heredia. Professeur de Poétique au Collège de France en 1937, il s'intéressa toute sa vie aux sources et aux ressources du langage, aux ressorts de l'esprit et aux conditions de son accroissement A sa mort, DG, reconnaissant en lui l'un des grands hommes de France, décida de lui accorder des obsèques nationales. [...]
[...] C'est encore ce constat qui va inspirer une critique de la modernité comme liberté sans but, et comme liberté sans attaches, coupée du passé. II L'instabilité de la modernité Valéry dresse ensuite, à travers ses Regards sur le monde actuel, un tableau de la modernité, comme prolongement de celui qu'il a dressé pour la liberté et pose le problème capital de la qualité de l'homme de demain Dans ses ‘Propos sur le Progrès', il prend acte des pouvoirs nouveaux et des «gênes nouvelles tout en délivrant un point de vue désabusé le monde n'a jamais moins su où il allait la modernité semblant apporter avec elle son lot de perversions de l'esprit. [...]
[...] Elle fut à l'échelle de nos ressources et de nos industries du temps de paix ; aussi différente par ses proportions des guerres antérieures que nos instruments d'action, nos ressources matérielles, notre surabondance l'exigeaient Pour Valéry, cette guerre est aussi la manifestation extrême d'une époque qui altère les vertus de l'esprit, soumet les intelligences (publicité, presse, culture industrielle[2]), qui crée un fossé entre les contemporains et leur histoire[3]. A trop vouloir s'affranchir de tout le substrat qui fonde l'humanité, on la rend inhumaine. [...]
[...] Un constat qui conduit Valéry à prononcer une mise en garde, à l'usage de ses contemporains, et aujourd'hui de ses lecteurs : La vie moderne constitue, sous des apparences souvent très brillantes et très séduisantes, une véritable maladie de la culture. Le capital de notre culture est en péril. Il l'est sous plusieurs aspects. Il l'est de plusieurs façons. [...]
[...] Et un certain ordre s'installe ; une ère nouvelle commence. Les actions en milieu fini, bien déterminé, nettement délimité, richement et puissamment relayé, n'ont plus les mêmes caractères ni les mêmes conséquences qu'elles avaient dans un monde informe et indéfini La modernité est à la fois déstructurante et structurante, l'esprit à la fois dépérit et grandit et si le monde fini apparaît, c'est aussi, paradoxalement, pour l'esprit l'ouverture à un monde plus étendu, tout entier fait de relais, où les antipodes recevraient les tonnerres de Verdun ce temps du monde fini est donc aussi temps d'accroissement : Accroissement de netteté et de précision, accroissement de puissance, voilà l'effet essentiel de l'histoire des temps modernes, et que je trouve essentiels, parce qu'ils tendent à modifier l'homme même Toutefois, le paradoxe est peut-être résolu, semble-t-il, dans cette conclusion que tire globalement Valéry dans ses Regards : un monde ‘décuplé' mène l'homme au déracinement, l'esprit à l'étiolement étiolement, dispersion allant de pair avec les caractères de la modernité, dont les contours se dessinent au fil de ses pensées : nervosité généralisée, incohérence, instabilité, effondrement des valeurs et enfin cheminement vers le suicide. [...]
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