Après avoir été l'un des chefs de file des whigs les plus actifs dans ses combats pour la liberté, il opère un tournant incroyable en prenant parti contre la révolution de 1789 et débutant ainsi le mouvement Contre-révolutionnaire. Loin d'être un écrivain réactionnaire (il ne veut pas inverser le mouvement de
l'histoire), il possède cependant une image positive du passé, des constructions historiques et morales de nos ancêtres qui sont autant d'héritages nécessaires aux sociétés modernes et qui se doivent d'être respectées.
Mais Burke pense également qu'il est important de créer un large compromis entre ces structures anciennes et les nombreux acquis et réformes mis en oeuvre par ses contemporains. En ce sens, Burke peut être considéré comme un « conservateur-libéral ». Cette « ambiguïté de l'écrivain politique » apparente, remarquée par Philippe Raynaud, entre un attachement certain pour les valeurs libérales maintes fois revendiquées par l'écrivain et son profond respect des traditions (valeurs aristocratiques et la religion) a fait de la pensée de cet auteur une source de questionnement intense pour de nombreux écrivains.
[...] Les seconds sont depuis longtemps, en France, opposés aux propriétaires terriens, vieille noblesse du royaume. Burke les décrit d'ailleurs ainsi : 4 [ ] en France la propriété foncière et la propriété d'argent étaient restées plus étrangères l'une à l'autre, moins propres à se mélanger, et moins bien disposées l'une envers l'autre qu'elles ne le sont chez nous. Ainsi selon Burke, les bourgeois auraient pris les biens de l'Eglise pour atteindre les nobles car les hauts dignitaires de l'église appartenaient à cet ordre. [...]
[...] Burke déclare ainsi : Le principe constant de notre constitution a été de faire valoir et d'affirmer nos libertés comme un héritage inaliénable qui nous est venu de nos aïeux et que nous devrons transmettre à notre postérité : comme un bien appartenant en propre au peuple de notre royaume [ ] (p.42) 6 L'héritage de la constitution : la constitution, selon Burke, est une couche successive de textes, de coutumes, et d'héritages au cœur de l'histoire d'une société. La force d'une constitution est de chercher un compromis poussant les hommes à discuter ensemble, à partager leurs points de vue. C'est cette difficulté de recherche de négociation et d'entente, plutôt que de modification et d'aplanissement, qui rend la constitution anglaise si complexe et qui garantit au mieux les libertés de tous, car la constitution prend acte de la division et des intérêts divers de la société. [...]
[...] Les Droits de l'homme 7 Burke s'oppose aux droits de l'homme, en tant que principe applicable à une communauté réelle, préalablement constituée. Or les droits de l'homme promus par l'Assemblée nationale ne sont que des conventions. En effet, ces droits qui tentent de justifier la part de souveraineté de tous les hommes et donc de créer une souveraineté populaire ne sont aucunement naturels et n'appartiennent qu'à l'homme civil et social D'autre part, les défenseurs des droits de l'homme ne font que discréditer cette notion. Ils confisquent les biens de l'Eglise et donc ne respectent pas le droit de propriété des individus. [...]
[...] - Le Tiers Etat est composé d'hommes médiocres, sans talent aucun, et qui siègent dans un ordre totalement disproportionné face aux deux autres petits ordres que sont la noblesse et le clergé. - Le clergé est constitué de simples vicaires de village intellectuellement limités par leur vie passée dans les paroisses. - La noblesse est représentée par des nobles dévoyés selon le terme de Burke. Ce sont des traitres poussés par l'ambition de s'élever au-dessus de leurs égaux. Les philosophes des Lumières incarnent une volonté nouvelle au XVIIIe siècle : l'émancipation de l'homme. [...]
[...] Statut de l'ouvrage n pamphlet Les Réflexions sur la révolution de la France ont débuté sous une forme épistolaire. Tout commence par une correspondance entre Edmund Burke, un politicien en perte de popularité et un jeune membre du Parlement français, Charles-Jean-François Depont qui sollicite l'avis du premier sur les grands événements en cours dans le royaume de France. Au mois d'octobre 1789, Burke rédige une première lettre qui deviendra finalement l'une de ses œuvres majeures. Cobban qualifie l'œuvre de Burke comme le pamphlet le plus grand, et ayant la plus grande influence, jamais écrit L'ouvrage d'Edmund Burke est donc un pamphlet polémique dont la postérité aussi variée qu'incroyable marqua le commencement du mouvement Contre-révolutionnaire. [...]
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