Emmanuel Kant est né en Prusse, à Königsberg, où il devint professeur, et où il vivra toute sa vie. Il reçoit de sa mère, luthérienne piétiste, une éducation morale très rigoureuse. Son existence est austère et d'une régularité qui, raconte-t-on, ne sera troublée qu'en deux occasions : la lecture de l'Emile, de Rousseau, et la nouvelle de la Révolution française. Homme engagé dans les débats de son siècle (sur les Lumières, les droits de l'Homme…), Kant laisse une œuvre considérable. Celle-ci aura sur la modernité une influence considérable.
Le texte sur la paix perpétuelle s'inscrit dans une longue tradition déjà inaugurée au XVIIIe siècle par l'abbé de Saint Pierre. Ce dernier préconisait déjà l'instauration d'une confédération européenne des États qui rende impossible le recours à la guerre dans le règlement des conflits. Une question surgit de son projet : est-il possible de concilier la souveraineté des nations avec la paix entre les peuples ?
La question passionne l'Europe, en témoigne le remarquable succès d'édition que connaît l'opuscule de Kant en 1796. Au lendemain de la paix séparée avec la France signée à Bâle par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II, les révolutionnaires s'enthousiasment pour ce récit provenant d'Allemagne où se trouve indissociablement liés le système républicain et la garantie juridique de la paix.
[...] Le projet de paix perpétuelle reste une utopie, les états ne sont pas prêts d'abandonner leurs prérogatives, la nature agressive originelle des hommes finit toujours par ressortir. La paix perpétuelle ne pourrait alors trouver son avènement que dans l'instauration d'une monarchie universelle dans laquelle la paix pourrait être imposée de force et contre le principe du droit, cher à Kant. De plus, les différences individuelles tendent à se dissoudre dans un modèle unique : celui de l'uniformité, qui constitue un frein à la liberté, et à la réalisation pleine et entière de l'individu. [...]
[...] Le monde, en effet, ne comprend pas une seule nation, mais en comprend plusieurs. Or, les diverses nations en sont restées, dans leur rapport mutuel à l'état de nature, c'est-à-dire que ces rapports se règlent par la violence et la ruse et que les traités de paix ne sont guère que des trêves. Pour que l'Homme soit parfaitement assuré de pouvoir réaliser sa fin, il faut donc que se superpose, à cette société juridique particulière qu'est une nation policée, une Société des Nations, fondée sur le droit. [...]
[...] Première section contenant les articles préliminaires en vue d'une paix perpétuelle entre les états Comment éviter la guerre ? Kant répond ici à la question de façon négativement, c'est-à-dire en cherchant à éliminer des causes diverses des conflits. Article 1 : Il faut éliminer toute politique du secret (restrictions mentales). Article 2 et 5 : Kant rejette l'utilisation de toutes politiques expansionnistes. Il souhaite imposer l'idée de la souveraineté des peuples. Un état est une personne morale et les individus sont des personnes Article 3 : Il faut renoncer aux armées de métier. [...]
[...] En dépit de la tentation du mal, l'homme n'est pas condamné à la guerre, précisément parce que l'excès de mal l'incite à réaliser le bien. C'est paradoxalement par la guerre que la paix trouve les voies historiques de sa réalisation. Kant décline les trois conditions qui rendent finalement nécessaire la garantie de paix (P31) Ces conditions relèvent de la nature et non pas de la raison : 1. toutes les régions de la terre sont habitables 2. la guerre a permis la conquête de toutes les régions 3. la guerre a aussi forcé les hommes à établir des rapports les uns avec les autres. [...]
[...] Le monde appartient à tous les hommes, ces derniers doivent finalement se supporter côte à côte, personne n'ayant à l'origine plus qu'un autre le droit d'en occuper un endroit.» (P26) L'étranger peut exiger un droit de surface qui lui garantit d'être traité pacifiquement. La terre étant sphérique tous les hommes sont condamnés à se rencontrer, il est donc important de mettre en place la notion juridique de citoyenneté mondiale qui vient clore la partie strictement juridique du texte. Premier supplément De la garantie de la paix perpétuelle Il garantit la paix, en montrant qu'elle répond à une certaine forme de nécessité historique. [...]
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