Dans cet ouvrage, Benjamin Constant se demande quelles sont les mesures qui permettent à un gouvernement de garantir la liberté pour tous les hommes. La solution serait d'après lui d'instaurer au sein de la société une sphère privée où nulle autorité ne peut intervenir, ce qui garantit le respect des droits individuels, que l'auteur définit comme étant la « faculté de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » et l'assurance « de n'être arrêté, détenu, ni jugé que d'après les lois et suivant les formes ». Sa conception de la liberté est liée à la protection de l'autonomie individuelle face à l'État et la société.
Benjamin Constant considère que « toute autorité qui gouverne une nation doit émaner de la volonté générale » et que la « souveraineté n'existe que d'une manière limitée et relative ». Pour cela, cette « autorité sociale » doit avoir seulement deux missions à sa charge : le maintien de l'ordre intérieur et la protection face aux agressions extérieures. Par conséquent elle doit pouvoir établir des lois pénales contre les crimes, organiser une armée et obliger les individus à consentir à l'impôt. Cet encadrement de l'autorité sociale doit permettre d'éviter le despotisme.
[...] Mais il a pour référence politique non pas la démocratie athénienne ou la République romaine mais la monarchie britannique. Il en fait un modèle politique dont il serait bon de 2 s'inspirer, résumant la situation politique par ces termes : En Angleterre en 1688, on chasse les Stuart, mais on édifie rien de neuf. Les Communes existent, les Pairs existent, la Grande Charte existe, la royauté constitutionnelle existe. On rassemble, on réunit, on combine tous les éléments de l'ordre ancien. [...]
[...] Seule si elle trouble l'ordre public, aucune religion ne doit être interdite. Il estime également que la liberté des mœurs est inaliénable : Les lois sur les mœurs, sur le célibat, sur l'oisiveté sont inadmissibles. Ces lois supposent un asservissement au corps social, tel que nous ne pourrions plus le supporter (p.371). Cependant il ne met pas la même importance à la liberté de l'industrie [économie] qu'aux autres genres de liberté (p. 163). Toutefois il la défend, désapprouvant l'intervention de l'autorité dans l'économie et l'existence des corporations (jurandes, maîtrises, apprentissages), qui empêchent la concurrence. [...]
[...] Le reste de leur fortune est privé. La majorité de ces associés peuvent diriger le fond commun mais en aucun cas ils n'ont à intervenir dans les fonds privés de chacun des associés. L'ensemble des fortunes privées forme la fortune de tous et non pas la fortune commune. Elles sont toutes indépendantes, ne se confondent pas. C'est donc la confusion entre intérêt commun et intérêt de tous qui permet les erreurs quant à la compétence de l'autorité sociale L'intérêt commun ne regarde que le corps collectif l'intérêt de tous est les intérêts de chacun, considérés ensemble (p. [...]
[...] Il faut une condition de plus que la naissance sur le territoire et l'âge prescrit par la loi. Cette condition, c'est le loisir indispensable à l'acquisition des Lumières, à la rectitude du jugement. La propriété seule assure ce loisir. ( ) Les propriétaires seuls peuvent être citoyens (p. 175). Il explique que pendant la Révolution française des propriétaires et des non-propriétaires ont établi des lois absurdes et spoliatrices (p. 181) car les propriétaires avaient peur de ces nonpropriétaires au pouvoir, craignant de perdre ce qu'ils possédaient. [...]
[...] ( ) Les individus doivent jouir d'une liberté sans bornes dans l'usage de leur propriété et l'exercice de leur industrie [s'] ils ne nuisent pas aux autres qui ont le même droit (p. 384) Avis personnel Principes de Politique est dans une certaine mesure la matrice idéologique du libéralisme politique français. Certaines mesures qu'il préconise d'appliquer sont toujours des revendications de certains libéraux. Pour Benjamin Constant les impôts doivent peser sur tous et proportionnellement à leur revenu et non sur le capital. [...]
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