Le prince, Nicolas Machiavel, traité politique, XVIe siècle, Etats, principauté, république, principautés ecclésiastiques, fiche de lecture, résumé
Le but de Machiavel n'est pas de s'étendre sur les républiques (il l'a déjà fait ailleurs), mais plutôt de s'intéresser aux principautés, en essayant de déterminer comment les princes « peuvent se conduire et se maintenir ».
Pour les principautés héréditaires, c'est assez simple. Le prince doit suivre les règles suivantes :
- Ne pas outrepasser les bornes posées par ses ancêtres.
- Temporiser avec les événements, c'est-à-dire agir selon que le moment est propice ou non.
Ainsi, les princes héréditaires ont besoin de peu de capacités ; il est plus facile pour eux de se faire aimer, par le simple fait qu'ils ont moins besoin d'agir, l'ancienneté du règne familial leur offrant un certain confort. Il faut vraiment qu'il ait des vices particulièrement exacerbés ou qu'il soit confronté à une force irrésistible et imprévisible, pour que le prince héréditaire courre à sa perte.
[...] On voit bien ici que cette politique répressive du prince ne peut mener qu'à une escalade des violences, qui ne résout rien. Face à la répression de Louis XII, les Milanais ont réussi à déployer une puissance encore plus forte. Ce n'est pas du tout comme ça qu'il convient de tenir ses territoires conquis. Machiavel entend alors établir une sorte d'art de gouverner, afin de permettre aux princes de se maintenir un peu mieux dans leurs nouvelles conquêtes. Cette manière de gouverner intelligemment varie selon la configuration du territoire conquis : La principauté nouvelle appartient à la même contrée et utilise la même langue que la principauté héréditaire : C'est le cas de figure le plus facile à gérer. [...]
[...] La conclusion de Machiavel est en cela on ne peut plus claire : A bien examiner les choses, on trouve que, comme il y a certaines qualités qui semblent être des vertus et qui feraient la ruine du prince, de même il en est d'autres qui paraissent être des vices, et dont peuvent résulter néanmoins sa conservation et son bien-être Chapitre 16 : De la libéralité et de l'avarice. Ce chapitre est la continuité du précédent. Machiavel prend l'exemple de deux qualités : la libéralité disposition à donner largement ; qualité réputée bonne) et l'avarice (qualité réputée mauvaise). Machiavel s'accorde avec les idéalistes pour dire qu'il serait bon pour un prince d'être perçu comme libéral et non avare. [...]
[...] Mais ces solutions envisagent les problèmes du prince d'un point de vue interne (les risques de rébellion des habitants conquis). Or il convient également de ne pas négliger les menaces externes qui se présentent, et ainsi ne pas suivre l'exemple qui suit. Exemple : Lorsqu'ils ont voulu envahir la Grèce, les Romains n'éprouvèrent que peu de difficultés à pénétrer à l'intérieur du territoire. En effet, les populations (ex : les Etoliens) les y laissèrent rentrer, et même leur apportèrent leur soutien. [...]
[...] Selon Machiavel, il y a trois sortes d'esprits : - Ceux qui comprennent par eux-mêmes esprits supérieurs) - Ceux qui comprennent lorsque d'autres leur démontrent bons esprits) - Ceux qui ne comprennent ni par eux-mêmes ni par la secours d'autrui esprits nuls) Si les ministres du prince sont des esprits supérieurs, c'est très bien. S'ils sont des bons esprits, c'est suffisant, car le prince, s'il est assez bon pour avoir choisi de tels esprits, peut aisément corriger leurs erreurs. En revanche, si les ministres sont des esprits nuls c'est beaucoup moins réjouissant Mais comment le prince peut-il savoir quelles sortes d'esprits ont ses ministres ? Il suffit pour le prince de se poser la question suivante : Mon ministre pense-t-il plus à lui qu'à moi ? [...]
[...] Etablir sa demeure sur le territoire conquis. C'est à la fois un moyen d'affirmer sa possession, mais aussi de pouvoir y constater les désordres à leur naissance, et ainsi les réprimer sur-le-champ. De plus, la présence du prince sur le territoire conquis empêche ses officiers de dévorer la province, d'autant plus que c'est souvent une satisfaction pour les habitants de pouvoir avoir recours au prince lui-même. Enfin, il devient très difficile pour un potentiel ennemi d'assaillir ce nouvel Etat si le prince y réside Etablir quelques colonies dans des lieux stratégiques du nouveau territoire. [...]
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