Son dictionnaire philosophique témoigne des nombreuses contradictions et paradoxes de la société qu'il soulève, lui-même ne sachant jamais de manière certaine approuver une conception politique, comme nous le verrons. Le dictionnaire philosophique portatif est publié en 1764, mais il est le résultat de nombreuses années de réflexion et de rédaction, c'est un de ses projets qui lui tiennent le plus à cœur. Il l'achève dans une période essentielle de sa vie puisque dès 1760 il prédit, comme Rousseau et Diderot, l'avènement du "temps des révolutions", donnant une nouvelle dimension au dictionnaire philosophique. La somme des nombreux articles du dictionnaire révèle trois axes de pensée du philosophe : la religion, "cet infâme" qu'il critique farouchement en anticléricale convaincu, l'homme, qu'il n'a de cesse de remettre en question et le politique, qui l'assaille d'interrogations. Nous nous en tiendrons à l'étude des articles politiques, dans lesquels Voltaire pose une problématique de fond que nous reprendrons : Quels hommes pour quel gouvernement ? Pour Voltaire, le meilleur gouvernement ne pouvant être que celui le plus proche de la nature humaine, nous observerons dans un premier temps ce que Voltaire perçoit comme étant la nature de l'homme, afin de mieux appréhender dans un second temps, le gouvernement le plus adapté à cette nature.
[...] La famille servante est l'origine des domestiques et des manœuvres, la famille battue est l'origine des esclaves." Or comme nous l'avons montré le rapport de dépendance est le premier fléau de l'homme car contraire à sa nature. Les riches ont la propriété et suivent donc leur "mauvais" instinct celui de la possession et de la domination, les autres doivent se soumettre ou mourir, dans tout les cas, ils devront renier leur nature. Le régime apparaît donc comme le moins propre à l'homme. Dans cette situation, dans l'article sur la Loi Naturelle, B est obligé de conclure "Je conçois que l'homme n'aime et ne fait le mal que pour son avantage. [...]
[...] De la nature de l'homme : valeur et condition, le premier paradoxe voltairien Le gouvernement absolu : la loi naturelle et l'instinct Avant de se lancer dans la compréhension du gouvernement des hommes par les hommes, Voltaire entreprend de comprendre avant tout le gouvernement des hommes par leur nature, la Nature, à savoir la loi naturelle. Dans l'article sur la Loi Naturelle, justement, Voltaire mais en scène un dialogue imaginaire entre A et le premier répondant aux interrogations de B : "B. Qu'est ce que la loi naturelle ? [...]
[...] Cet forme de gouvernement qu'il soutient, il lui consacre une grande partie de l'article Gouvernement, il s'agit de la monarchie parlementaire anglaise qui s'est développée au XVIe siècle, et a connu son affirmation avec la révolution de 1688, ce gouvernement, il n'en dit que du bien : "Tous les citoyens ne peuvent être également puissants, mais ils peuvent tous être également libres, et c'est ce que les Anglais ont obtenu enfin par leur constance. Etre libre, c'est ne dépendre que des lois. [...]
[...] Voltaire a mis en évidence la dualité de la nature humaine et cette dualité rend impossible tout idéalisme politique relatif à la nature de l'homme, il le reconnaît à plusieurs reprises. Dans l'article Gouvernement, il s'interroge : "le gouvernement des hommes, peut- il jamais être bon, quand tous sont fondés sur des passions qui se combattent?", l'homme est en effet un animal social mais individualiste par nature, c'est précisément cette ambiguïté qui empêche toute conclusion politique du philosophe, on ne peut conclure sur la question "quel est le meilleur gouvernement pour les hommes que par une seule réponse que formule Voltaire à deux reprises dans son article Démocratie : "Tout petit que sera le pays, il fera beaucoup de fautes, parce qu'il sera composé d'hommes." Cet article apparaît comme la conclusion de la réflexion de Voltaire, qui achève son article en écrivant : "On me demande tous les jours si un gouvernement républicain est préférable à celui d'un roi ? [...]
[...] Il l'achève dans une période essentielle de sa vie puisque dès 1760 il prédit, comme Rousseau et Diderot, l'avènement du "temps des révolutions", donnant une nouvelle dimension au dictionnaire philosophique. La somme des nombreux articles du dictionnaire révèle trois axes de pensée du philosophe : la religion, "cet infâme" qu'il critique farouchement en anticléricale convaincu, l'homme, qu'il n'a de cesse de remettre en question et le politique, qui l'assaille d'interrogations. Nous nous en tiendrons à l'étude des articles politiques, dans lesquels Voltaire pose une problématique de fond que nous reprendrons : Quels hommes pour quel gouvernement ? [...]
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