Pour définir la cité idéale, Platon part des conditions de naissance d'une communauté politique, soit la nécessité pour les hommes de se regrouper pour satisfaire leurs besoins naturels (livre II). Il s'attache ensuite à montrer que ce regroupement de producteurs s'est laissé entraîner sur la pente des passions accumulatrices, et qu'il a fallu que s'impose une classe de guerriers assumant le rôle de gardiens de la cité (livre III). Le livre IV fait la synthèse de cette partition de la cité en trois classes et montre en quoi l'harmonie existant entre elles constitue la vraie justice.
[...] Unité, éducation, communauté, voilà posées les bases de la cité idéale selon Platon. Voyons maintenant comment elle s'organise. II De la division de la cité en trois classes complémentaires C'est en partant à la recherche de quatre vertus que Platon entreprend de définir les trois classes composant sa cité idéale. Si elle a été bien fondée, dit-il, "elle est parfaitement bonne" et il est donc "évident qu'elle est sage, courageuse, tempérante et juste". Où sont donc d'abord les sages ? [...]
[...] De la même façon, montre-t-il, une cité est juste quand les trois classes la composant font leur œuvre propre et seulement celle-ci. La justice réside ainsi dans le fait que chaque membre de chacune des classes ne s'occupe "dans la cité que d'une seule tâche, celle pour laquelle il est le mieux doué par nature". Cette affirmation s'enracine chez Platon dans la conviction que la spécialisation est naturelle : chacun naît pour accomplir telle ou telle fonction au sein de la collectivité. [...]
[...] Ce sera difficile, précise-t-il, et on veut bien le croire . [...]
[...] - Leur vertu est le courage qui n'est pas la simple témérité, mais une ardeur éduquée, capable de se former de bonnes opinions sur ce qui doit être craint ou non, et capable de résister à la coercition. C'est la motivation et non pas les actes eux-mêmes qui déterminent le courage. Il correspond à la partie affective de l'âme (l'irascibilité ou la colère) qui intervient quand elle se perd dans la concupiscence pour la ramener sur le chemin de la droite conduite. C'est de l'harmonie réglée et du partage équilibré des fonctions entre les trois classes de la cité, comme entre les trois parties de l'âme, que peut apparaître l'ultime vertu, la justice. [...]
[...] éthique chrétienne). Dotées chacune d'une vertu propre, les trois classes entretiennent une relation de dépendance mutuelle, elles ne doivent ni se mélanger ni se confondre. La justice est donc fondée sur le principe foncièrement inégalitaire de spécialisation : une cité ne peut être juste à moins de reconnaître et d'institutionnaliser les différences "naturelles" entre les personnes, lesquelles font ce qu'il est approprié qu'elles fassent en fonction de leur classe d'appartenance, de sorte qu'aucune classe n'entre en conflit avec une autre. [...]
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