L'historiographie de la Révolution française a déjà fait le récit de l'événement. Ce qu'il manquait à la Révolution française c'est sa conceptualisation. Non pas que la Révolution n'ait jamais été conceptualisée, mais qu'elle ne l'a jamais été dans son ensemble. Si Tocqueville conceptualise la continuité historique de la Révolution française, il lui manque dans son analyse celle de la Révolution en elle-même. Cochin accomplira cette tâche difficile qui est de conceptualiser la rupture qui est en cours dans et par la Révolution. Si l'analyse séparée de Tocqueville et de Cochin est insuffisante dans son résultat, elle est influente dans la pensée de la Révolution française et donc dans le travail de Furet. L'auteur termine en quelque sorte l'histoire de la Révolution française puisqu'il fait la synthèse de Tocqueville et de Cochin, puisqu'il conceptualise dans son tout la Révolution française comme un phénomène intellectuel et politique. Mais s'il termine l'histoire de la Révolution française, l'Histoire de la Révolution s'est achevée dès la fin du XIXème siècle, avec l'ancrage définitif de la démocratie dans la société française. L'article 2 de la révision constitutionnelle du 14 août 1884 ne proclame-t-il pas que « la forme républicaine du gouvernement ne peut faire l'objet d'une proposition de révision » ? La République, n'est-elle pas le pouvoir du peuple ; la démocratie, le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple ? Dès 1880, il n'y a donc plus débat autour de l'idéologie révolutionnaire, la démocratie n'est plus un enjeu politique, elle est installée dans le paysage politique français. A la question de savoir quand la Révolution française a commencé, Tocqueville répond par un long procédé conceptuel qui trouve son plein accomplissement dans le court Etat social et politique de la France avant et depuis 1789, publié en 1836. S'il n'y a pas de date d'origine spécifique à retenir, c'est que la Révolution française naît de son Histoire. La fin du XVIIIème n'étant que son accélération. Dans une première partie « la Révolution française est terminée », l'auteur fait la synthèse de ses «Trois histoires possibles de la Révolution française », qui constituent la seconde partie de son ouvrage. C'est par l'analyse des concepts de la Révolution de Tocqueville et de ceux de Cochin, mais aussi par la critique toujours justifiée d'une lecture marxiste de la Révolution française, que François Furet nous livre à la fois un ouvrage clé pour la compréhension du phénomène et un modèle de méthode historique tant ouverte que rigoureuse.
[...] La Révolution en tant qu'idéologie est terminée. Bilan et prolongement de la Révolution française dans l'Histoire et dans la mémoire Selon Tocqueville, la Révolution (comme processus) au lendemain de l'événement (après le 9 Thermidor) a conduit à un Etat centralisé, une culture égalitaire, une culture de la démocratie. Marx entreprend une relation risquée entre Terreur et Empire, qui laisse à penser que Napoléon accomplit la Terreur par la guerre permanente. Mais cette interprétation nécessite comme hypothèse de se situer du point de vue d'une Révolution bourgeoise, ce que Furet refuse. [...]
[...] Parmi les événements dans l'événement se trouve la guerre qui met au feu la Révolution française. Mais cette guerre n'est pas une guerre extérieure, mais plutôt une guerre interne. Les Girondins voulant faire de celle-ci l'instrument de leur conquête du pouvoir, en mettant à la lumière des coups de canon la trahison du pouvoir royal. Mais si elle peut être analysée par la pensée marxiste comme une circonstance atténuante légitimant la démocratie directe, la dictature du peuple, elle est surtout au lendemain du 9 Thermidor de l'an II, l'unique élément coextensif à la Révolution. [...]
[...] Ce qu'il manquait à la Révolution française c'est sa conceptualisation. Non pas que la Révolution n'ait jamais été conceptualisée, mais qu'elle ne l'a jamais été dans son ensemble. Si Tocqueville conceptualise la continuité historique de la Révolution française, il lui manque dans son analyse celle de la Révolution en elle- même. Cochin accomplira cette tâche difficile qui est de conceptualiser la rupture qui est en cours dans et par la Révolution. Si l'analyse séparée de Tocqueville et de Cochin est insuffisante dans son résultat, elle est influente dans la pensée de la Révolution française et donc dans le travail de Furet. [...]
[...] S'il n'y a pas de date d'origine spécifique à retenir, c'est que la Révolution française naît de son Histoire. La fin du XVIIIème n'étant que son accélération. Dans une première partie la Révolution française est terminée l'auteur fait la synthèse de ses «Trois histoires possibles de la Révolution française qui constituent la seconde partie de son ouvrage. C'est par l'analyse des concepts de la Révolution de Tocqueville et de ceux de Cochin, mais aussi par la critique toujours justifiée d'une lecture marxiste de la Révolution française, que François Furet nous livre à la fois un ouvrage clé pour la compréhension du phénomène et un modèle de méthode historique tant ouverte que rigoureuse. [...]
[...] 1793-1794, apparaît alors comme l'apogée du gouvernement des sociétés ( ) qui vise à mettre toute l'activité sociale sous le contrôle de l'idéologie Au contraire, l'interprétation marxiste de la Révolution comprend cette dernière comme déterminée par les circonstances Ce qui l'a conduit à penser la Révolution comme un événement de nature sociale. En réalité l'économie française au XVIII est loin d'être bloquée, elle est prospère. Cette Révolution bourgeoise n'est donc qu'un mythe, qui couvrira une grande partie de l'historiographie de l'événement, elle passe à côté du problème. [...]
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