Hirschmann, les passions et les intérêts, philosophie, littérature, histoire, économie, courants, capitalisme, physiocrates, Smith, Millar, Steuart, Montesquieu, Weber
Les Passions et les Intérêts est un essai rédigé par Albert Hirschmann, et qui vise à expliquer l'avènement du capitalisme en retraçant l'évolution des théories philosophiques et économiques en Europe. Le document présenté est une fiche de lecture qui présente l'auteur, propose une explication fournie du contenu, et s'efforce d'en faire une analyse critique.
[...] Le premier d'entre eux condamne les immiscions du politique dans l'économique que sont le recours à un grand emprunt, ou à la planche à billet. Alors que les raisons qu'on oppose à ces pratiques sont traditionnellement d'ordre économique, elles sont politiques chez Montesquieu : ces pratiques augmentent la capacité de l'État à prendre des initiatives arbitraires. Le développement d'un commerce indépendant passe par l'instauration des lettres de change, qui sont des effets de commerce reconnaissant une dette d'une personne à l'égard d'une autre. Cette idée s'inscrit dans le cadre général de sa pensée, qui cherche à limiter les excès du pouvoir. [...]
[...] C'est le cas du dogme de prédestination du calvinisme, qui suggère que certains hommes sont prédestinés à réussir. Alors que le concept de prédestination suppose un certain fatalisme, Weber l'associe à l'esprit d'effort et de non-renoncement. Cet exemple permet à Hirschman de justifier l'échec des théories de Montesquieu et Steuart : les effets escomptés ne sont pas toujours réalisés, mais entraînent des comportements qui n'étaient pas prévus dans le but d'atteindre ces effets. L'auteur termine cette 3e et dernière partie par une réflexion contemporaine, et essaie de tirer des leçons de ce cheminement historique. [...]
[...] Mais il faut parfois changer un ressort, c'est le rôle du politique, qui doit s'assurer que tout fonctionne convenablement. Pour Montesquieu, le développement de certains outils (la lettre de change) permet à l'économie de restreindre le pouvoir politique ; pour Steuart, c'est la complexité de la machine économique qui éloigne le politique. Mais il ne s'agit que de mesures dissuasives, et le pouvoir peut encore intervenir. Millar étaye les théories des deux auteurs en distinguant dans le corps social une force capable de s'y opposer : la classe moyenne. [...]
[...] Machiavel estime qu'afin de gouverner l'homme, on doit en connaître sa nature et l'accepter, et non pas essayer de l'orienter vers un modèle déterminé. Cette idée est appuyée par Hobbes, qui consacre les premiers chapitres du Léviathan à la nature humaine avant de parler de la République Cette volonté de prendre les hommes tels qu'ils sont répond à une inquiétude, celle de ne pas parvenir à contenir les passions destructrices des hommes selon les recommandations des moralisateurs (l'Église et les philosophes). Plusieurs solutions à ce problème sont trouvées. [...]
[...] Toutes les passions sont alors rassemblées dans une seule et même catégorie. La portée de l'ouvrage de Smith, La Richesse de nations, va expliquer que les rapports entretenus entre passions et intérêts disparaissent du champ intellectuel par la suite. Cette partie a eu pour but de mettre en avant les particularités de chacun des auteurs, leurs points communs et différences. La troisième partie va permettre d'utiliser ces spécificités pour mener une réflexion dans un cadre plus contemporain. Troisième partie : Réflexions sur un chapitre de l'histoire des idées Hirschman annonce d'emblée que les idées de Montesquieu et Steuart sont le fruit d'une formidable imagination, mais que leur réalisation n'a pas eu lieu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture