Les origines du totalitarisme, Hannah Arendt, 1972, Tome 3, Chapitre 1, Une société sans classes, État totalitaire
Hannah Arendt (1906-1975) est une philosophe juive américaine d'origine allemande, connue notamment pour ses travaux sur l'activité politique et sur le totalitarisme. Son histoire personnelle marque son œuvre, la persécution des nazis contre les juifs la fait fuir d'Allemagne dans les années 1930 pour la France, puis les États-Unis. Il faut noter que bien que cataloguée par ses paires comme philosophe, elle se considère elle-même plutôt comme une professeure de théorie politique (elle est en effet universitaire).
[...] L'auteure commence par insister sur la nécessité pour le fonctionnement d'un régime totalitaire, d'avoir l'approbation de ce qu'elle nomme les masses Le régime repose sur elles. Les régimes totalitaires, aussi longtemps qu'ils sont au pouvoir, et les dirigeants totalitaires, tant qu'ils sont en vie, “commandent et s'appuient sur les masses” jusqu'au bout (pp. 38-39). Il faut alors s'intéresser à la définition des masses selon Arendt, pour qui les masses sont des groupes qui, en raison de leur nombre important, ou en raison de leur manque de volonté d'implication dans la société, ne peuvent s'intégrer dans aucune organisation fondée sur l'intérêt commun (pp. [...]
[...] De cette façon, l'État a une domination dans toutes les sphères, qu'elles soient professionnelles, familiales, etc. Cependant, il ne faut pas oublier que les dirigeants dans les mouvements totalitaires ne font pas partie de la masse, mais de l'élite Arendt explique alors qu'afin de mettre en place les États totalitaires, il a fallu que cette élite s'unisse avec la populace mais ce de façon provisoire. Une telle alliance pourrait paraître paradoxale, mais l'auteure nous explique que tout comme les masses, l'élite, visée par les mouvements totalitaires, se sentait exclue de la société, n'ayant pas de sentiment d'appartenance à quelque classe qui soit. [...]
[...] Il est ainsi intéressant de faire un rapprochement avec une autre œuvre de Hannah Arendt, écrite pour le New Yorker en 1963 pour lequel elle est chargée de rédiger un rapport sur le procès d'Adolf Eichmann. Elle y décrit ce qu'elle définit comme la banalité du mal : ici, Eichmann, incarne le mal non pas en tant qu'horreur, mais en tant que banalité. En effet, faisant partie du système nazi, il s'en considère comme un élément, lui faisant alors perdre tout sentiment de responsabilité. [...]
[...] Les origines du totalitarisme, Tome Chapitre 1 - Hannah Arendt (1972) Note de lecture Arendt H (1972) Les origines du totalitarisme. Hannah Arendt (1906-1975) est une philosophe juive américaine d'origine allemande, connue notamment pour ses travaux sur l'activité politique et sur le totalitarisme. Son histoire personnelle marque son œuvre, la persécution des nazis contre les juifs la fait fuir d'Allemagne dans les années 1930 pour la France, puis les États-Unis. Il faut noter que bien que cataloguée par ses paires comme philosophe, elle se considère elle-même plutôt comme une professeure de théorie politique (elle est en effet universitaire). [...]
[...] C'est cette condition qui va alors former le fondement d'un État totalitaire : sans individus isolés, la doctrine ne peut aboutir puisque parachèvement repose sur réorganisation de la société et surtout une intégration de ses membres. Les individus qui se sentaient jusqu'alors seuls éprouvent alors un sentiment d'appartenance, créé par la doctrine totalitaire. En effet, pour ce faire, le régime passe par un processus de déconstruction de tous les liens qui peuvent exister au sein de la société (jusqu'aux liens familiaux : les enfants sont par exemple poussés à dénoncer leurs parents qui s'opposeraient aux valeurs du régime). [...]
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