Les liens entre le philosophe Carl Schmitt et le régime hitlérien sont encore aujourd'hui polémiques, et il est difficile d'appréhender un texte de lui sans le lire au regard de l'histoire. Juriste et théoricien de l'État renommé (tant sous la République de Weimar qu'ensuite d'ailleurs), Carl Schmitt présente dans cet extrait de "La notion de politique", publiée en 1932, une théorie de l'État comme forme de l'unité politique. Il développe en effet dans les chapitres quatre et cinq une théorie sur l'unité politique, la critique du pluralisme, le jus belli et ses conséquences.
Quelle interaction y a-t-il entre politique et violence dans la théorie de l'État de Carl Schmitt, et plus précisément dans cet extrait de sa pensée ?
[...] Si l'un d'entre eux est assez fort pour cela, il devient politique. Quoiqu'il advienne, parmi ces antagonismes, un seul est réellement décisif et donc politique, car il n'y a qu'une unité politique, la communauté politique. Le critère du politique réside selon Carl Schmitt dans la capacité d'un antagonisme à regrouper les êtres humains en amis et ennemis (ce que nous approfondirons). Le politique est donc le degré d'intensité d'une association ou d'une dissociation d'êtres humains qui s'est faite dans la perspective de l'épreuve de force. [...]
[...] Mais Carl Schmitt va plus loin: si la classe qui détient la souveraineté n'effectue pas une discrimination amis/ennemis ou la guerre si nécessaire (mais qu'elle se borne à empêcher une guerre hors du territoire), l'unité politique est détruite. La distinction amis/ennemis apparaît donc comme déterminante et indispensable à l'unité politique et donc au maintien de l'Etat. Selon Lucien Jaume, Carl Schmitt distingue deux types d'ennemis; l'ennemi réel (hostis) et l'ennemi total (inimicus), le second type étant une exacerbation du premier. [...]
[...] Selon David Cumin, pour Carl Schmitt, l'ennemi est l'URSS de 1917 à 1936, puis la Grande-Bretagne jusqu'en 1944. II. Critique du pluralisme comme frein. unité et refus du rapport de force qui l'a créé Théories pluralistes (Laski, Cole, Gierke) Gierke: Gierke introduit le pluralisme juridique: à côté de l'Etat, il faut reconnaitre l'existence de structures libres comme les corps de métiers, les communautés rurales ou encore les villes. Dans un de ses ouvrages, les Théories politiques du Moyen Age (1914), il retrace le développement du droit allemand depuis les origines des peuples germaniques jusqu'au XIXe siècle, marqué par la lutte entre les associations libres. [...]
[...] La volonté de l'Etat est pour lui le simple reflet des volontés privées. L'Etat a pour rôle essentiel le service public. Geroge Douglas Howard Cole: théoricien du socialisme de guildes (société de producteurs et consommateurs organisés) : 4 sortes de guildes: industrielles, de consommateurs, de professionnels et de citoyens. Avec une commune nationale, qui reflète la structure des guildes au niveau du pays et qui représente l'autorité politique chapeautant le tout (censée remplacer à terme l'Etat territorial). Société corporatiste donc. [...]
[...] Quatorze ans de rhétorique réactionnaire Revue française de science politique, Presses de Sciences Po 2008/1 - Volume 58 CUMIN David, L'actualité de Carl Schmitt Éléments nº101, mai 2001 CUMIN David L'ennemi dans LES RELATIONS INTERNATIONALES; Le point de vue de Carl Schmitt Stratégique nº72, 4/1998 GRAZIANO Luigi, Le pluralisme. Une analyse conceptuelle et comparative Revue française de Science politique, nº JAUME Lucien, Carl Schmitt, la politique de l'inimitié Historia Constitucional JOUIN C., Carl Schmitt à Nuremberg. Une théorie en accusation Genèses 2009/1, Nº 74 TUCHSCHERER E., Le décisionnisme de Carl Schmitt, théorie et rhétorique de la guerre Les Mots nº ZARKA Y., Présentation. Carl Schmitt, le nazi Cités 2003/2, nº 14, p. [...]
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