Le présent ouvrage a été assimilé à “la critique communautarienne du libéralisme axé sur les droits”. Cela est vrai dans la mesure où il critique la conception libérale de la communauté. Cela ne correspond pas pour autant à un “majoritarisme”. La vraie question est la suivante: “[Peut-il] exister une antériorité du juste par rapport au bien ?” Le livre critique la thèse selon laquelle les principes de justice ne reposent sur aucune conception de la vie bonne, pas la thèse selon laquelle certains droits ne peuvent être déniés. Il affirme que “la justice est liée à une conception du bien et qu'elle n'en est pas indépendante”. Cette affirmation a deux sens: “les valeurs de la communauté définissent ce qui doit compter comme juste”, et la justice repose sur la compréhension partagée de la tradition; “la justification des principes de justice dépend de la valeur morale ou de la bonté intrinsèque des finalités au service desquelles ils sont mis”. Le lien entre ce bien et la communauté n'a pas vraiment d'importance, donc cette conception n'est pas vraiment communautarienne, mais plutôt téléologique ou perfectionniste.
[...] Question posée par Sandel: Rawls réussit-il à se passer de la métaphysique kantienne? Le contexte d'application de la justice: objection empiriste: Le “contexte d'application de la justice” équivaut aux “conditions qui donnent naissance à la vertu de justice”, à savoir qui favorise la coopération. Ces circonstances sont objectives (rareté . ) et subjectives (sujet ayant des projets de vie). Elles rendent la vertu de justice nécessaire. Ce sont donc des conditions empiristes. Dans ce cas, comment affirmer l'antériorité de la justice? [...]
[...] Donc, on ne peut posséder en totalité tous les fondements du mérite ou de la possession. De plus, il doit y avoir des fondements premiers du mérite ou de la propriété qui ne sont ni mérités, ni possédés. La contre objection de Rawls est que le moi n'a aucun caractère pouvant servir de support au mérite. Donc, ne peux pas posséder ce qui m'est arbitrairement donné”. Par conséquent, il faut “opter pour une théorie de la justice fondée sur le droit à la satisfaction de nos attentes légitimes”. [...]
[...] L'utilitarisme peut soit postuler que l'individu est fait d'un agrégat de désirs incohérents dans ce cas, pourquoi les respecter? soit postuler que qui constitue un système de désir est une mise en ordre hiérarchisée de désirs qualitativement distincts” - dans ce cas, la confusion des désirs reflète une incapacité à les mettre en ordre. L'utilitarisme aussi bien que la justice comme équité sont incapables de hiérarchiser valeurs et désirs, que ce soit au niveau de la communauté ou de l'individu. Cela semble conforter le juste. [...]
[...] La thèse de ce libéralisme est que chacun ayant sa conception du bien, tous doivent être régulés par des principes de justice antérieurs au bien, et indépendants de ceux-ci. La thèse de l'essai est en faveur de la limitation de la justice car cet idéal est incomplet, défectueux. Le fondement du libéralisme: Kant contre Mill: Deux sens de la primauté de la justice: exigences de la justice l'emportent sur les autres intérêts moraux et politiques” . Elle est plus haute vertu sociale”. Il y a des principes “déduits de manière indépendante”, “justifiés d'une manière qui ne dépend d'aucune conception particulière du bien”. [...]
[...] Son objection à Mill est que ses fondements sont non fiables, et donc potentiellement “oppressif et inique”. En effet, ce sont des fondements empiriques sur des désirs variables et contingents. Aucune exception en faveur du bonheur ne peut être tolérée, car cela conduirait à imposer une conception particulière du bonheur à tous. Le juste découle entièrement de la liberté. Donc, priorité morale de la justice est rendue possible et nécessaire par une priorité fondationnelle”. Mais, où trouver un fondement totalement indépendant des buts? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture