"L'histoire de toute société est l'histoire de luttes de classes".
La première thèse énoncée explicitement et dès les premiers mots du Manifeste est celle d'une continuité humaine historique, à travers le fil conducteur du conflit social. Karl Marx distingue les oppresseurs des opprimés qui forment deux groupes antagonistes et en tte perpétuelle : "homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf..." (...)
[...] La bourgeoisie a donc révolutionné les instruments de production et donc les rapports sociaux. Cette concentration des moyens de production est responsable d'une intensification des échanges mondiaux et d'une centralisation politique: Ces deux points seront cruciaux dans la dialectique marxiste puisqu'ils seront indispensables à l'avènement du communisme. L'industrie moderne responsable d'une paupérisation ouvrière dramatique est aussi le moyen d'asservir l'homme par l'homme et par la machine. Cet esclave de la bourgeoisie est interchangeable étant donné le peu de qualifications que demande son emploi et devient donc une entité dont seule le coût économique importe. [...]
[...] L'analyse sociologique de Marx est-elle encore pertinente? Peut-elle être remise en question? En quoi la vision sociale marxiste peut-elle être remise en cause? Notons que ces textes peuvent être sources de critiques. La stratification sociale marxiste tout d'abord n'est pas une vérité absolue mais plutôt le produit d'une doctrine de pensée basée sur le postulat de la lutte des classes. Prenons la définition marxiste d'une classe sociale, celle-ci a été faite lorsque Karl Marx explique en quoi la paysannerie en est une au XIXe siècle: dans la mesure où des familles vivent par millions dans des conditions économiques d'existence qui séparent leur mode de vie, leurs intérêts et leur instruction de ceux des autres classes, et les dressent contre celles-ci, elles constituent une classe. [...]
[...] Cette lutte donne lieu à une transformation révolutionnaire car elle bouleverse les moyens de production constitutifs de l'ensemble des rapports sociaux. Ainsi les fondements de la société et de la hiérarchie sociale en sont ébranlés. Marx passionné et érudit en histoire décrit cette lutte des classes à travers la Rome antique, le Moyen âge, puis ses transformations aboutissant à la société bourgeoise dans laquelle il vit. A son époque, la disparité, et donc l'opposition entre la classe des oppresseurs, la bourgeoisie, et celle des opprimés, le prolétariat, atteint son paroxysme. [...]
[...] Une classe se définit donc par ses conditions socio-économiques, mais aussi par sa place au sein des antagonismes sociaux. Il y a donc un double postulat à l'origine de cette stratification: celle d'une lutte de classe inhérente aux sociétés humaines, et une importance donnée à la conscience de classe. Cette stratification n'est pas évidente, puisque d'autres formes existent, nous pouvons citer celle de Max Weber par exemple qui prend en compte trois grands ordres: économique, social et politique. La conscience de classe ou encore la place au sein des antagonismes sociaux ne sont donc pas directement utilisés dans cette stratification. [...]
[...] L'actualité de Marx est criante concernant les inégalités existantes au XXIe siècle, et bien que l'idéologie semble s'éteindre progressivement aux yeux des intellectuels et des peuples, sa critique sociale et son utopie restent célèbres. Jacques Attali qui a rédigé sa biographie passionnante Karl Marx ou l'esprit du monde considère qu'il est le premier penseur mondial de par ses lecteurs et sa vision des mouvements historiques avenir et que dans le cadre d'un monde globalisé, son analyse est incontournable. Notons enfin que sa stratification sociale et plus généralement son analyse influenceront des générations de sociologues tel que l'auteur de La Distinction Pierre Bourdieu. [...]
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