"Les six livres de la République" suscitent le débat sur tout le continent, notamment par la définition de la souveraineté qu'y livre Jean Bodin. Il est le premier à systématiser ce mot et à lui donner une définition, notamment en le liant à la République. Dans quelle mesure la souveraineté chez Jean Bodin marque-t-elle la formation de l'État moderne ? Cette notion délimite-t-elle une rupture dans l'histoire de la pensée politique, ou bien s'inscrit-elle dans une continuité visant à justifier la monarchie absolue ?
[...] C'est le droit gouvernement de plusieurs ménages "et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine". Point de République s'il n'y a pas, d'abord, de communautés. Les ménages doivent être rassemblés par un ou des intérêts collectifs. La République est une communauté de communautés. Mais c'est une communauté qui se distingue de ces composantes par le fait qu'elle est dotée d'un pouvoir de contrainte et de sanction suprême, la puissance souveraine. La souveraineté ne se partage pas. La souveraineté appartient tout entière au législateur, qu'il s'agisse d'un prince, d'une élite ou d'un peuple. [...]
[...] La Monarchie est la forme de République dans laquelle il n'existe qu'un seul souverain. De par la nécessité d'indivisibilité de la souveraineté, il s'agit selon Bodin de la meilleure des trois formes. B. République et puissance souveraine sont par nature liées La République est "le droit gouvernement" c'est-à-dire le gouvernement moral qui respecte le Bien Commun, l'intérêt général de l'Etat (légitimité). Un Etat dans lequel le gouvernement ne serait pas "droit" outrepasserait ce que requiert l'intérêt général, ne serait pas une République, mais une tyrannie. [...]
[...] Jean Bodin en dénombre cinq : La guerre et la paix. Le souverain est le seul maître des relations extérieures. La justice en dernier ressort et le droit de grâce. Le souverain qui ne fait pas grâce n'use pas de la plénitude de son pouvoir, car le droit de faire grâce est plus élevé que le droit de punir. La nomination aux fonctions publiques de l'Etat. Le souverain doit être maître de son administration. Le droit d'imposition. Le souverain doit être maître de ses caisses. [...]
[...] Bodin ouvre la voie vers l'Etat moderne, car il pose le principe de la continuité de l'Etat et la souveraineté donne à l'Etat un fondement juridique. C'est l'union et la cohésion de tous sous une même souveraineté qui fonde la République, c'est finalement une forme moderne d'un pouvoir intemporel. Cela rejoint le contexte dans lequel il a écrit cela : il cherche un moyen de réunifier le royaume, de permettre à la royauté de se remettre de la guerre civile, et cela est rendu possible par la souveraineté. [...]
[...] Bodin est en faveur de la tolérance religieuse. Les Six Livres suscitent le débat sur tout le continent, notamment par la définition de la souveraineté qu'y livre Jean Bodin. Il est le premier à systématiser ce mot et à lui donner une définition, notamment en le liant à la République. Dans quelle mesure la souveraineté chez Jean Bodin marque-t-elle la formation de l'État moderne ? Cette notion délimite-t-elle une rupture dans l'histoire de la pensée politique, ou bien s'inscrit-elle dans une continuité visant à justifier la monarchie absolue ? [...]
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