Idéologie et terreur une nouvelle forme de gouvernement, Hannah Arendt, 2008, révolution industrielle, origines du totalitarisme, politique, travail, éducation, endoctrinement, loi, autorité supérieure, dieu, régime totalitaire, tyrannie, dictature, droit positif
Hannah Arendt est une politologue allemande naturalisée américaine née en 1906 et morte en 1975. Dans ce texte extrait de son ouvrage Les origines du totalitarisme paru en 1951, celle-ci cherche à comprendre si le régime totalitaire possède une nature propre et à prouver en quoi il diffère de la tyrannie et de la dictature.
[...] Avec la désolation, l'homme se sent seul même au milieu d'autres hommes, il ne se sent pas compris, doute de tout et imagine le pire, se radicalise intérieurement. Dans cet état il ne pense plus penser ou faire expérience sans douter, c'est pourquoi il s'accroche à ce qui est logique, car il ne peut plus compter sur rien ni personne. Dans le totalitarisme, l'individu n'a aucune chance de renier la logique de la loi de l'Histoire ou de la Nature, car il s'agit de la seule chose à laquelle il croit. [...]
[...] La Loi du régime totalitaire est toujours en mouvement, car il existe toujours de nouvelles catégories de personnes à éliminer. L'essence de ces régimes est la terreur, qui devient totale quand il n'y a plus d'opposition. Le rôle de celle-ci est d'emmener les hommes vers le mouvement de l'Histoire, et le coupable est celui qui a fait obstacle à ce progrès (cela explique pourquoi personne ne se sent coupable, les victimes étant innocentes, les bourreaux obéissants à des ordres et les tribunaux jugeant selon une Loi supérieure). [...]
[...] La terreur naît de la peur de la mutation du monde. En effet, chaque naissance étant un nouveau commencement, le régime craint que l'homme ne cherche à retrouver sa liberté, c'est pourquoi la terreur a le rôle d'éliminer la source de liberté des hommes, la naissance, et de remplacer l'éducation par l'endoctrinement. SI l'on se réfère au classement des régimes de Montesquieu, le principe d'action du totalitarisme serait la terreur. Cependant, Hannah Arendt souligne que dans un totalitarisme réussi, il n'y aurait pas besoin de principe d'action, car l'homme se comporterait toujours selon la loi de la Nature ou de l'Histoire. [...]
[...] La terreur ruine donc toute relation entre les hommes et l'autocontrainte de la logique ruine toute relation avec la réalité. III. Enfin, il existe une « désolation » dans les sphères sociales En effet, le totalitarisme a profité des conséquences de la Révolution industrielle, de l'avènement de l'individualisme et de la fin de la solidarité mécanique pour s'imposer. Avec la Révolution industrielle, toutes les activités humaines sont transformées en « travail », ce qui annihile la créativité humaine, et le travail seul permet de se maintenir en vie. [...]
[...] Puis, les totalitarismes obéissent à une idéologie, alliant approche scientifique et résultat philosophique Dans une telle méthode de pensée, on applique une idée à l'histoire pour l'expliquer comme si tous les évènements répondaient à la même loi. Une idéologie est caractérisée par 3 éléments : elle s'intéresse plus au mouvement, au futur et au passé qu'au présent ; elle prétend révéler un sens caché des choses qui va au-delà de l'expérience des 5 sens ; elle conçoit une démonstration logique, qui, une fois intégrée à l'esprit, réfute toute argumentation contraire. [...]
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