Professeur des Universités à l'École pratique des hautes études (section des sciences religieuses), Myriam Revault D'Allones est spécialiste de philosophie éthique et politique.
Ses écrits ont notamment porté sur la notion de « banalité du mal » et sur la question du « sens de l'humain » entendu comme la capacité d'échanger des expériences, capacité dont l'expérience concentrationnaire a pu montrer la défection la plus radicale.
Avec l'homme compassionnel (2008), Myriam Revault d'Allones met en exergue le thème de la démocratie compassionnelle, particulièrement présent pendant la campagne présidentielle de 2007 notamment à travers le « zèle compatissant » manifesté à l'égard du « peuple souffrant » par les candidats. La compassion, ou la capacité de souffrir avec, omniprésente dans nos sociétés médiatiques s'inscrit au cœur des rapports entre dimension collective du vivre ensemble, nature du lien social et exercice du pouvoir.
L'auteur s'interroge légitimement sur la place de la compassion dans la sphère publique: phénomène circonstanciel ou nouvelle figure du sentiment démocratique? La compassion peut-elle constituer un principe efficace d'action? Ou, pour reprendre ses termes, « par quelles modalités la compassion en politique peut donner lieu à des forces agissantes? »
[...] Il s'agit donc et en guise de conclusion de l'ouvrage de chercher les moyens d'une action efficace afin de promouvoir l'individu agissant sur l'individu souffrant. Pour Myriam Revault d'Allones, il faut des institutions justes qui inscrivent l'action dans la durée et lui donnent un sens. Lecture critique L'ouvrage de Myriam Revault d'Allones a le mérite de remettre en perspective, tant sur le plan philosophique que moral, un thème controversé et particulièrement d'actualité: la démocratie spectacle dont l'un des traits les plus significatifs est de jouer sur l'émotion. [...]
[...] La société saisie par la compassion n'est donc pas synonyme de renforcement de la reconnaissance ou de la solidarité. Le rôle des passions et des émotions n'a cessé de nourrir la réflexion sur l'existence démocratique De nombreux auteurs avant Myriam Revault d'Allones ont pensé la compassion comme catégorie politique. Rousseau pensait ainsi que la pitié naturelle, potentialité universelle chez l'homme ne produit pas les conditions de l'action politique de même que les spectacles répétitifs et éphémères suspendent la capacité de réflexion et de jugement. [...]
[...] La compassion, ou la capacité de souffrir avec, omniprésente dans nos sociétés médiatiques s'inscrit au cœur des rapports entre dimension collective du vivre ensemble, nature du lien social et exercice du pouvoir. L'auteur s'interroge légitimement sur la place de la compassion dans la sphère publique: phénomène circonstanciel ou nouvelle figure du sentiment démocratique? La compassion peut-elle constituer un principe efficace d'action? Ou, pour reprendre ses termes, par quelles modalités la compassion en politique peut donner lieu à des forces agissantes? [...]
[...] L'universalisation de la compassion, en lien avec l'avènement des médias de masse, a produit une démocratie compassionnelle, démocratie dévoyée selon Myriam Revault d'Allones. Le sentiment compassionnel, inséparable de la puissance de l'opinion commune a induit une mutation des comportements en politique: promotion des politiques de proximité où l'avis du citoyen détermine les orientations politiques et ses problèmes personnels, ses difficultés ou sa souffrance sont immédiatement et visiblement pris en charge par les dirigeants La légitimité des représentants dépend ainsi de leur capacité compassionnelle. [...]
[...] L'homme compassionnel de Myriam Revault d'Allonnes Professeur des Universités à l'Ecole pratique des hautes études (section des sciences religieuses), Myriam Revault D'Allones est spécialiste de philosophie éthique et politique. Elle collabore, par ailleurs, à la revue Esprit et a traduit des ouvrages H. Arendt. Ses écrits ont notamment porté sur la notion de banalité du mal et sur la question du sens de l'humain entendu comme la capacité d'échanger des expériences, capacité dont l'expérience concentrationnaire a pu montrer la défection la plus radicale. [...]
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