François Chatelet - Raison - "une histoire de la raison"
A travers son ouvrage « une histoire de la raison », François Châtelet entreprend de montrer à ses lecteurs que la raison -ou devrais-je dire « les différentes raisons » ?-, que l'homme occidental a pu connaître au long de son histoire, n'a eu de cesse d'évoluer, de changer de forme comme pour rentrer dans un moule invisible imposé par la société.
En effet, selon les époques, les problèmes et les questions que pouvait se poser la population ont marqué les réflexions des philosophes. A chaque tournant de l'histoire, la raison a épousé une forme plus ou moins différente pour répondre aux nécessités nouvelles de la société.
Ce sont ces nécessités, à la base de toute réflexion, qui reflètent ce que l'on pourrait appeler « l'air du temps ».
Pour les mettre en évidence, il est primordial de relever les événements historiques clés de chaque période, souvent perçus comme des bouleversements, et d'en tirer les conséquences qui s'imposent.
[...] Celui-ci épousera à la perfection les idées de son siècle. D'un côté, il s'intéresse fortement aux découvertes de Newton qui semblent lui donner la preuve expérimentale qu'une science a priori de la nature est possible D'un autre, il voit sa pensée marquée par toute la vague de liberté, de progrès et de raison des Lumières et de la Révolution française qui lui donne son caractère révolutionnaire et autonome. La Révolution française, l'ébranlement et l'envahissement de l'Europe par Napoléon Bonaparte, qui semble marquer une sorte d'aboutissement de l'histoire, jouent un rôle décisif dans l'avènement d'une pensée nouvelle. [...]
[...] Il est alors légitime de se demander, avec un certain recul, quelle est la pensée philosophique qui se développe après François Châtelet. A-t-elle fortement évolué en quelques années, à l'image de notre société qui semble comme engagée dans une course folle à l'évolution ? La question reste ouverte. Cependant, si on suit le raisonnement de l'auteur d'une histoire de la raison, il y a de fortes chances pour que les mentalités et les progrès techniques de la société du XXIème siècle aient déjà eu un impact non négligeable sur les idées de nos philosophes Sources Bibliographie : Une histoire de la raison, François Châtelet, éditions du seuil Lonrai. [...]
[...] Alors que Platon est un idéaliste radical, son élève, Aristote (384 ACN-322 ACN), prend le contre-pied et, beaucoup plus réaliste, décide de mettre la philosophie à la portée du plus grand nombre. Ainsi, tant influencée par les mathématiques et les sciences naissantes que par le contexte politique, la veine des philosophes de l'antiquité sera à l'origine des premiers pas de la raison. S'ensuit alors la période hellénistique qui voit le vaste empire grec se dissoudre ainsi que la vie civique des cités s'effondrer. Les siècles passent avec la période romaine ainsi que les débuts du christianisme. [...]
[...] Il procède alors, lui aussi, à une remise en question de la raison. En effet, il établit que l'homme, non seulement n'est pas maître de son propre psychisme, mais en plus, est commandé par son inconscient, irrationnel, qui se confronte constamment au conscient, rationnel. Si Nietzsche et Freud n'opèrent pas de révolution au sens premier du terme, il est pourtant légitime de constater qu'ils ébranlent la vision de l'humanité et permettent de revoir la conception de la rationalité au sens large. [...]
[...] Ce dernier aura pour ambition de populariser la nouvelle physique et se servira du langage mathématique prôné dans l'entreprise copernico-galiléenne, de son exactitude, de sa rigueur et de l'abstraction qu'il permet, pour défendre sa théorie du Cogito ergo sum Plus ou moins au même moment, se déroule une révolution économico- politique en Europe. Aux XVème et XVIème siècles, les villes se développent. Le commerce s'accroît grâce aux manufactures et la démographie est grandissante. Les rapports d'autorités traditionnels deviennent obsolètes tandis que le catholicisme romain s'essouffle. C'est dans ce contexte de désordre social que naît la Réforme, menée par Luther et Calvin. Aux mutations économico- politiques s'ajoutent alors des mutations d'ordre spirituel qui marqueront toute une époque. [...]
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