Le principe de souveraineté, histoire et fondement du pouvoir moderne, Gérard Mairet, politique moderne, liberté, autonomie
La pensée machiavélienne de la politique consiste à rompre avec le passé de la pensée politique et à réfléchir, par ce mouvement même de rupture, la politique comme action fondatrice d'un nouvel ordre des choses.
L'Etat ou res publica n'est pas institué justement et efficacement si sa constitution prétend exprimer autre chose que l'ordre immanent et donné de la condition humaine.
Le principe de souveraineté est en premier lieu le principe politique d'autonomie.
La res publica possède en elle-même ses propres règles et structures, ses lois constitutives internes. Elle est l'effet des passions humaines et, par conséquent, l'Etat est le produit des rapports de force et n'est fondé que par la force.
Les modernes sont ceux qui pensent la politique telle qu'elle est, les anciens sont ceux qui rêvent d'une politique telle qu'ils s'imaginent qu'elle devrait être.
L'irruption de la nécessité dans le ciel théologique opère la coupure avec le monde antiquo-médiéval de l'idée.
Il s'agit désormais, non de s'en remettre à quelque révélation, sacrée ou profane, mais d'observer les passions humaines, de connaître la condition humaine et de tirer de cette connaissance des conclusions politiques opportunes.
[...] Question nouvelle P298- L'histoire est un texte inintelligible, absolument non maîtrisable, sinon dans la forme du délire absolu de la maîtrise absolue su sens: dans l'extermination par où justement, tout sens est annihilé. La maîtrise du sens historique est exactement synonyme du nihilisme absolu. P302- La bombe est, dans la réalité de son emploi, à la fois la marque absolue et ultime de la souveraineté absolue et, du même coup, l'anéantissement de toute souveraineté possible en général et de la souveraineté démocratique en particulier. Anéantir les populations civiles, c'est tuer la civilité même, c'est détruire le principe de la souveraineté dans sa personne et sa chair: la multitude. [...]
[...] P259- Il y a un paradoxe de la liberté, dont les modernes n'ont sans doute pas fini de dénouer le nœud complexe. Il se formule ainsi: la liberté naturelle est synonyme de servitude alors que la sujétion civile est liberté. P262- La liberté de l'un doit être la condition de la liberté de l'autre. Cela revient à dire que c'est dans la communauté des individus que réside la clé de la liberté de tous. Il y a donc un nouveau personnage qui entre en scène: la communauté comme médiation nécessaire entre les libertés individuelles, et comme leur condition même. [...]
[...] La révolution russe P156- La révolution de la classe universelle est d'abord révolution contre le principe de souveraineté du peuple, autrement dit contre la démocratie. Le principe politique de l'expression de la souveraineté du peuple par le suffrage universel cédait la place au principe d'appropriation collective des moyens de production. P157- La souveraineté n'est jamais chez Lénine comme chez Marx, que le principe de domination d'une classe sur une autre classe. Aussi l'Etat est- il, par cette raison même, la violence en soi, légitimée. [...]
[...] C'est donc au moment où se réalise le principe pur de moralité que ce principe disparaît dans la violence. II- Fondements Métaphysiques Ontologie P185- Dans sa généralité, la politique concerne ce qui est commun à des humains vivant ensemble en un temps et en un lieu déterminés. P186- L'être commun moderne se constitue, dans le double sens juridique et ontologique de ce mot, au sein d'une relation de l'un et du multiple. Et la nature de cet être est d'être un, précisément. [...]
[...] P219- Désirer le désir de l'autre, telle est la cause de la politique, entendons de la fondation volontaire de l'Etat. P220- On voit que nul n'est exclu de la fondation civile: les individus, égaux devant la mort (infligée lors de la guerre) sont égaux devant la raison (Descartes). L'humanité est une. C'est parce que le propre de l'humain est ce qu'on nomme raison que l'universalité des hommes et des femmes appartient indistinctement et indifféremment au genre humain; si donc on cherche, encore ce qui est commun entre les humains, sur quoi fonder la république, cela même s'appelle raison. [...]
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