Résumé d'un livre traitant de la mystique en politique de Platon à Soljénitsyne en passant par Rousseau.
L'auteur commence par une délimitation du champ d'action du politiste ; pour ce faire, il tente de définir ce qu'est la Cité. C'est en cheminant avec Aristote et Platon, et plus particulièrement avec La Politique et de La République, que s'élabore la recherche. Werner oppose le premier au second en montrant comment et où Platon fait erreur.
La Cité serait donc une « sorte de communauté » où l'autorité s'exerce d'une certaine façon, en fonction du système politique existant. Werner passe en revue les différents types d'organisation de la Cité et du système d'autorité depuis sa forme idéale jusqu'à sa forme dégénérée. L'auteur insiste sur le principe d'autorité et montre en quoi les analogies platoniciennes sont fausses ; puis, il nous conduit vers ce qu'il considère comme la définition la plus arrêtée de la Cité : « une sorte de communauté composée d'hommes semblables, libres et égaux ».
[...] Reprenant Aristote et son Ethique à Nicomaque, Werner nous rappelle les trois fondements de l'amitié qui sont l'utilité, le plaisir et la vertu. Nous est rappelé également ce qui constitue le fondement, la raison d'être de la Cité : l'utilité commune et non la vertu. Revenant à Rousseau, et cette fois avec le Contrat social, Werner relève le ton et le contenu quasi mystique de l'ouvrage. Dans cet essai, Rousseau énonce que le citoyen n'est réellement citoyen que s'il s'identifie à la raison ; il n'y là, plus de distinction entre le problème politique et le problème moral. [...]
[...] Ce conflit des âmes, Werner le met en parallèle avec le conflit qui existe dans la cité elle-même ; une lutte entre le bien et le mal. Le point de vue de Soljénitsyne rejoint là encore celui de Platon ; la tyrannie est considérée comme une maladie de la cité mais, précise Werner, avant tout parce qu'elle est en premier lieu une maladie de l'âme. Pour les deux auteurs, l'âme tyrannique est l'âme bestiale ; ce qui caractérise l'homme tyrannique c'est le triomphe en l'homme de la bête. [...]
[...] Il montre que deux écoles débattent de cette question avec des approches différentes : l'école libérale et l'école traditionaliste. Pour la première, le totalitarisme est l'expression de la nostalgie de la société close, alors que pour la seconde, le totalitarisme est fils de la société ouverte, dont il ne fait qu'actualiser les virtualités latentes. Deux philosophies politiques donc, deux conceptions de l'homme et de la société. L'interrogation sur le totalitarisme, nous dit enfin Werner, c'est l'interrogation sur l'Occident lui-même. Puis, ultime présupposé, il faut se garder que cette étude du totalitarisme ne devienne elle-même totalitaire. [...]
[...] Pour Karl Popper, nous dit Werner, la Cité platonicienne est cité close ; celle-ci, livrée à l'anarchie, se délite et se perd. Il faut donc la retrouver ; de là naît la nostalgie de la cité d'origine, de la Cité perdue. Werner voit dans Le Banquet une préfiguration de La République dans ce que l'on peut y trouver comme extension au plan politique de la mystique fusionnelle triomphant dans l'amour. Pourtant le modèle platonicien de la Cité serait plutôt celui de l'Académie, où la Cité est communauté éthique ; la vertu ayant été le but de l'éducation du maître. [...]
[...] Au Prince se substituera chez Rousseau la volonté générale. Cette volonté générale ne pouvant par elle-même agir, elle agira par le truchement d'un organe médiateur : le Législateur. Werner établit enfin que le pacte rousseauiste dérive du pacte hobbien ; dans les deux cas, tout s'ordonne autour de l'idée d'aliénation. C'est Machiavel, nous dit Werner, qui laisse la marque la plus importante dans le chapitre de Rousseau sur le Législateur. Tant comme guide que comme façonnateur, le Législateur rousseauiste est d'essence machiavelienne. [...]
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