Dans son essai Démocratie et totalitarisme, publié en 1965, Raymond Aron se propose d'étudier les régimes politiques des sociétés industrialisées, en effectuant un arbitrage entre légitimité et efficacité. Il caractérise les régimes politiques à partir de deux types idéaux : les régimes constitutionnels-pluralistes et les régimes de parti monopolistique
[...] Il faut veiller à ce qu'au début, l'oligarchie aux commandes ne détruise pas les institutions naissantes. Pour que le régime s'installe, les hommes doivent respecter les lois, avoir leurs opinions partisanes tout en ayant le sens du compromis. Les deux ennemis des régimes constitutionnels-pluralistes sont ceux qui, à droite, dénoncent la dissolution de l'unité nationale et ceux qui, à gauche, désirent la liquidation de l'oligarchie par une révolution. Lorsque le peuple n'a plus confiance dans son régime, il peut souhaiter la fin des libertés. [...]
[...] Au début d'un régime constitutionnel- pluraliste, il y a des ennemis communs : ceux qui sont contre la République. Les ennemis de ces régimes sont soit des nostalgiques des anciens régimes, soit des privilégiés se sentant menacés par le progrès social (rappelons que les industriels ont financé Hitler pour barrer la route à la gauche), soit le "sous-prolétariat" qui place ses espoirs dans la révolution, dans la société communiste sans classe. Le passage d'un régime constitutionnel-pluraliste à un autre se fait par un coup d'Etat (Amérique du Sud) par l'accession légale (Hitler qui se fera voter les pleins pouvoirs, ou Napoléon III), par une défaite militaire ou une invasion. [...]
[...] A chaque crise, le régime en place est remis en question. Contre le régime, il y à gauche, les révolutionnaires composés d'ouvriers non intégrés à la société et à droite les poujadistes rassemblant ceux qui ne profitent pas du progrès, ceux qui en ont peur. Aron prononce ces cours en 1958, il explique que le problème de la France n'est pas la constitution (la IVe) mais la guerre en Algérie et se demande si la solution est vraiment un changement constitutionnel. [...]
[...] Démocratie et totalitarisme. Raymond Aron L'auteur le thème de son œuvre Raymond Aron, né en 1905 pour s'éteindre en 1983, se méfiait des systèmes clos et se distingua d'autres intellectuels comme Sartre, en ne soutenant pas la Russie soviétique. Ce grand lecteur d'Alexis de Tocqueville, de Max Weber et de Karl Marx juge l'explication d'une société reposant sur la seule propriété des moyens de production comme étriquée. Il explique que des deux coté du rideau de fer, se trouvent des sociétés industrielles avec des points communs : de la division du travail jusqu'à l'accumulation de capital. [...]
[...] Commentaire L'essai Démocratie et totalitarisme permettent de comprendre les variables propres à caractériser les régimes réels à partir de leurs types idéaux. L'antithèse de Aron est particulièrement compréhensible ; il oppose la concurrence au monopole, la constitution à la révolution, le pluralisme des groupes sociaux à l'absolutisme bureaucratique et l'Etat laïc à l'Etat idéologique. Dans sa comparaison entre les régimes constitutionnels- pluralistes et les régimes à parti monopolistique, Aron n'a pas d'idées préconçues, il ne dresse pas comme postulat de base que le régime soviétique est à bannir. [...]
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