En réactualisant la pensée d'Aristote, Léo Strauss prône un retour à la philosophie politique classique, aristotélicienne en particulier, car la philosophie actuelle est empreinte de positivisme et d'historicisme, conséquence de la crise de notre temps.
Les responsables de la crise de notre temps se trouvent dans les deux courants les plus puissants en Occident aujourd'hui, à savoir le positivisme et l'historicisme. Ils empêchent selon Strauss, de découvrir les véritables fins de l'homme en tant qu'homme. Solution pour résoudre cette crise : revenir à la philosophie classique.
[...] Quoi qu'il en soit, la persistance de la crise, à défaut de lui donner forcément raison, ne lui donne certainement pas tort. Strauss a été un de ces contemporains les plus remarqués, qui a réintroduit l'ésotérisme au cœur de la philosophie politique. Pour l'auteur de Persecution and the Art of Writing, le véritable sens de la pensée des grands philosophes de notre histoire, ne serait pas reconnaissable au simple commun des mortels. Lire entre les lignes pour découvrir le sens caché, tel devrait être la méthode à adopter pour découvrir à son tour, la véritable pensée de Léo Strauss. [...]
[...] Strauss me semble très habile pour dresser le constat de la crise de la philosophie politique, il l'est un peu moins pour décrire les réponses qu'il compte trouver dans la philosophie aristotélicienne. Je partage la thèse de Strauss selon laquelle le positivisme et le relativisme sont les deux courants qui animent l'orientation scientifique des sciences sociales et de la philosophie contemporaine. Je suis en accord avec lui quand il dit que la crise de l'Occident consiste en ce que l'Occident en est venu à douter du but qu'il s'était assigné. [...]
[...] Concernant les réponses à apporter à cette crise existentielle, je perçois mal ce que la philosophie aristotélicienne pourrait apporter d'essentiel pour répondre aux maux de la société actuelle, mise à part peut-être le fait de remettre le bien commun au centre de l'œuvre politique. Ce qui me gêne véritablement dans le raisonnement de Strauss, c'est cette conception élitiste de la politique qu'il accorde aux Classiques et qu'il reprend lui- même. Seule une poignée de sages serait finalement capable d'orienter le dessein de la cité. [...]
[...] Question philosophique essentielle chez Aristote : quel est le meilleur régime ? Selon lui, le régime est lié à la fin à la cité et si ce premier change, cette deuxième se transforme. C'est donc le régime qui donne la forme à la structure politique. Concepts : positivisme, historicisme, philosophie politique, essence/différence essentielle, polis, politeia, loyauté, légalité/légitimité, bonheur, droits de l'homme Appréciation critique Le mérite que l'on peut accorder à Léo Strauss est que sa vision de la philosophie politique va à rebours du conformisme intellectuel ambiant. [...]
[...] Solution pour résoudre cette crise : revenir à la philosophie classique. Strauss démontre que la pensée Moderne n'est pas arrivée à réfuter véritablement la philosophie aristotélicienne. Les concepts d'essences et de différences essentielles, le principe que les hommes sont par nature inégaux en compréhension de la politique et l'idée philosophique que la polis est la société naturelle et idéale à l'homme dans la quête de sa perfection, ne sont pas réfutés aujourd'hui. Strauss établit une comparaison entre la perception du bonheur chez Aristote et les Modernes. [...]
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