Etienne de la Boétie, servitude, volontaire, fiche de lecture, exposé, résumé
Dans le Discours de la servitude volontaire, qui s'entend d'ailleurs moins comme un discours que comme une exclamation indignée au vue de sa brièveté, La Boétie s'insurge contre le gouvernement d'un seul, proposant alors la première critique moderne du pouvoir politique absolu, que ce soit celui du monarque ou celui de l'Etat. Oeuvre de jeunesse, pleine des résonances des discours de l'antiquité classique, on trouve dans le Discours un écho des luttes intestines de l'époque où il fut composé et une prise de position contre la tyrannie. Inspiré par la passion antique pour la liberté, l'oeuvre a pour objet de montrer les frontières que la nature et Dieu assignent à la tyrannie, d'avertir que la patience des peuples n'est pas sans limite et que, passée celle-ci, le refus, la révolte deviennent non seulement légitime mais obligatoire.
[...] Le crime du tyran c'est bien d'imposer à tous la tyrannie comme mode de vie. De ce fait, toute forme de contestation est paralysée puisque la responsabilité de chacun est engagée grâce à une complicité généralisée. Etienne de La Boétie esquisse dans cet ouvrage une critique extrêmement pertinente de toues les sociétés hiérarchisées, et conclut en nous disant que la grandeur de celui qui refuse la servitude volontaire est à chercher dans cette aptitude à retourner d'abord contre soi-même ses propres critiques. [...]
[...] La répression se fait dans le sang. Dans le Discours de la servitude volontaire, qui s'entend d'ailleurs moins comme un discours que comme une exclamation indignée au vue de sa brièveté, La Boétie s'insurge contre le gouvernement d'un seul, proposant alors la première critique moderne du pouvoir politique absolu, que ce soit celui du monarque ou celui de l'Etat. Œuvre de jeunesse, pleine des résonances des discours de l'antiquité classique, on trouve dans le Discours un écho des luttes intestines de l'époque où il fut composé et une prise de position contre la tyrannie. [...]
[...] Puis, La Boétie nous explique que la soumission des hommes au tyran est volontaire : il utilise dès lors le concept de servitude volontaire. En effet, celle-ci n'est pas entrainée par la force du tyran qui contraint les sujets mais par leur propre force, que les hommes concèdent au tyran qui, dès lors, les asservit. Pour l'auteur, cette servitude est un scandale, puisque cette servitude ne résulte pas d'une contrainte extérieure mais d'un consentement intérieur de la victime, qui se rend complice de son tyran. [...]
[...] A sa mort prématurée en 1563, La Boétie fit léguer ses livres et ses écrits à Montaigne. Celui-ci décide en 1570 d'éditer certains de ses textes, mais se réserve le Discours pour l'inclure comme pièce centrale de son propre livre. Dès 1580, l'œuvre acquiert une forte réputation, dans une période historique troublée par les guerres de Religion et les persécutions des réformés. Un épisode contemporain de La Boétie pourrait avoir influencé son Discours, bien qu'il n'ait pas été témoin oculaire de cet événement: en 1548, Henri II décide de lever de nouveaux impôts en Guyenne, notamment la gabelle (taxe sur le sel), dont la région avait été épargnée. [...]
[...] Dès lors, il cherche à proposer des explications à ce fait là. Tout d'abord, il suppose que les hommes obéissent par amitié : en conduisant celui qui a bien agi au pouvoir, les hommes érigent leur bienfaiteur en maitre et lui fabriquent arbitrairement une nature de bon souverain. L'obéissance à ce maitre qui s'ensuit procède d'un aveuglement : la valeur politique d'un gouvernant ne relève pas d'une nature mais d'un certain rapport aux gouvernés qui se réalise toujours dans certaines situations concrètes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture