L'œuvre de Jean Bodin est souvent vue comme l'un des temps fort de la conversion de la pensée politique du début du XVIIe: on l'assimile à tort aux thèses absolutistes qui affirment que la volonté du souverain est la source exclusive du droit et du juste. Bodin n'est pas un défenseur de l'absolutisme tyrannique mais bien un théoricien qui entreprend de défendre le principe d'autorité mis en péril par les guerres civiles et qui cherche à définir les fonctions de l'état, à en déterminer l'idéal, idéal que Bodin veut réalisable en pratique. Avec les Six livres de la République (1576), il introduit dans le champ politique la notion fondamentale de souveraineté. Celle-ci est une, indivisible, absolue et perpétuelle. Cette nouvelle conception permet de voir une suprématie non pas de la loi mais de la puissance qui fait loi.
C'est en répondant à des questions telles que la souveraineté se confond-elle avec puissance absolue, est-elle limitée, existe-il des lois qui lui soient supérieures, que Bodin apporte une vision nouvelle de ce qu'est la République et le « droit-gouvernement ». La souveraineté chez Bodin transcende et englobe celle de République qui est entendue comme « droit gouvernement de plusieurs ménages, et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine ». C'est pourquoi nous analyserons dans un premier temps les caractéristiques vitales cette « puissance souveraine », énoncées principalement dans le chapitre VIII, pour ensuite nous intéresser aux conditions de l'exercice d'un « droit gouvernement » au sein même de la République, précisées dans le Chapitre premier.
[...] Existe-t-il des lois qui lui soient supérieures ? Que Bodin apporte une vision nouvelle de ce qu'est la République et le droit-gouvernement La souveraineté chez Bodin transcende et englobe celle de République qui est entendue comme droit gouvernement de plusieurs ménages, et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine C'est pourquoi nous analyserons dans un premier temps les caractéristiques vitales cette puissance souveraine énoncées principalement dans le chapitre VIII, pour ensuite nous intéresser aux conditions de l'exercice d'un droit gouvernement au sein même de la République, précisées dans le Chapitre premier. [...]
[...] Mais cet argument paraît faible et sans doute trop théorique. Enfin, il n'existe aucun contre pouvoir : le roi ne peut jamais être contraint. Les Etats et les magistrats n'ont aucun pouvoir de décision. En ce sens, on s'engage sur la voie de la souveraineté au sens moderne : celui de Hobbes. Enfin, les conditions d'existence d'une République au sens de Bodin sont assez ambitieuses : territoire suffisant, fertilité des sols, abondance des ressources, climat idéal conditions souvent difficiles à réunir entièrement. [...]
[...] Cette nation subsiste toujours, même invisible et peut donc sommeiller pendant des siècles. Seulement, elle ne meurt pas. C'est ainsi que l'on peut parler de perpétuité S'unir pour la sécurité des particuliers. Cette nation est en réalité une liaison entre tous les hommes afin de vivre en société. Chacun est lié à son voisin pour conserver les lois du souverain : les sujets s'unissent pour le bien de la paix publique et cela grâce aux pactes et aux contrats. Afin de ne pas se diviser sous l'effet de la différence de leurs intérêts et tomber à nouveau dans une guerre intestine les hommes doivent donc se rassembler autour de ce qui leur est commun d'après Bodin, c'est-à-dire l'intérêt général, commun à chacun. [...]
[...] La souveraineté n'est pas limitée par les coutumes d'un pays : la loi peut casser la coutume. De plus, parce qu'il est désormais seul créateur et auteur des lois, le roi peut abroger celles-ci ou les violer s'il existe pour cela une juste cause c à d si l'équité dont il est le gardien l'exige. Enfin, le roi est injusticiable : il ne peut être soumis à ses propres lois. Cependant, l'élévation du prince au dessus de ses sujets n'est due qu'à sa propre soumission à la loi de nature et aux lois divines. [...]
[...] Selon Bodin, l'Etat en tant que droit gouvernement doit être conforme à la justice et à la raison. Il différencie les sociétés politiques (Etats), des associations de brigands, qui ne sont pas des Etats car leur communauté n'a pas de droit gouvernement selon les lois de la Nature. D'autre part, les brigands ne peuvent jouir ni du droit de guerre ni des lois. Cependant, la loi doit s'appliquer et c'est pourquoi le prince se doit de respecter le voleur qui se soumet volontairement aux lois. [...]
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