On aurait pu penser que la Révolution mettrait fin à tout despotisme, au contraire on peut constater que la disparition de l'Ancien Régime n'a pas supprimé l'asservissement du peuple. Comment des hommes luttant pour la liberté et l'égalité ont-ils pu à nouveau asservir le peuple français ? Pourquoi alors une telle contradiction ? Benjamin Constant se pose cette question dans son discours intitulé « De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes » prononcé à l'Athénée Royal de Paris en février 1819. Il était d'avance conquis par les idées libérales qui triomphaient en 1789 et souhaitait la mise en place d'une République paisible
Constant insiste tout d'abord sur les transformations générées par le passage de la société antique au monde moderne. Pour lui les égarements de la période révolutionnaire sont dus à la confusion répandue à l'époque entre la liberté des Anciens et celle des Modernes. Enfin Benjamin Constant nous montre ici l'impossibilité d'appliquer la politique antique au monde moderne et ouvre alors de nouvelles perspectives politiques s'imposant comme l'un des pionniers du libéralisme.
[...] Benjamin Constant, De la liberté des anciens comparée à celle des modernes, discours à l'Athénée royal de Paris 1819 Bibliographie http://www.stoessel.ch/hei/hdp/benjamin_constant.htm. La passion démocratique Tzevan Todorov Le livre de poche Benjamin Constant et la genèse du libéralisme moderne Stephen Holmes Léviathan Presse Universitaire de France Benjamin Constant et sa doctrine Paul Bastid Intro On aurait pu penser que la Révolution mettrait fin à tout despotisme, au contraire on peut constater que la disparition de l'Ancien Régime n'a pas supprimé l'asservissement du peuple. [...]
[...] Conclusion Benjamin Constant a écrit un plaidoyer pour la liberté individuelle et les droits des individus. Mais il a également averti les citoyens contre les dangers d'un sacrifice des droits politiques. Il n'invente ni le principe démocratique de la souveraineté du peuple (Rousseau) ni le principe libéral de la limitation du pouvoir (Montesquieu)il est cependant celui qui les articule. Il est le premier à choisir la souveraineté populaire respectueuse des libertés individuelles. On peut ainsi le considérer comme le premier théoricien français de la démocratie libérale. [...]
[...] En général ceci ne pouvait se faire sans une sous-société d'esclaves chargée de l'essentiel du travail productif, permettant ainsi aux citoyens de se consacrer aux affaires publiques. Chez les Anciens, l'individu peut apparaître alors souverain dans les affaires publiques, mais esclave dans ses rapports privés. à différencier de la conception moderne de la liberté Constant s'inspire de Condorcet qui pense que la majorité, même si elle est légitime, ne doit pas pouvoir empiéter sur le territoire de l'individu ; or seuls les Modernes ont découvert ce principe. En effet la liberté des Modernes est fondée sur les libertés civiles et l'absence d'intervention excessive de l'État. [...]
[...] La liberté chez les Modernes n'est donc pas un exercice, mais une jouissance individuelle. Il est vrai que si une telle jouissance tient une grande place dans les décisions politiques dans les pays démocratiques et développés, son aspect hédoniste peut la rendre suspecte aux yeux de nombreux critiques pour une réflexion se voulant autant éthique que politique. Ils lui reprocheront un manque d'intérêt pour autrui. De plus, elle repose également sur un respect très important de la liberté individuelle. L'indépendance individuelle est le premier besoin des modernes”. [...]
[...] La pensée de benjamin Constant est ainsi résolument moderne et constitue une grille de lecture de notre système politique, où l'abstention est élevée et le vote déconsidéré. [...]
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