Benedict Anderson né en 1936, a étudié aux US et en Angleterre.
B.A fait partie de ceux qui se sont penchés sur la question du nationalisme, sur sa signification et son émergence.
Le nationalisme n'intéressa pas grand monde, et ce n'est qu'à partir des années 80 que des travaux conséquents sur la question virent le jour, dont l'ouvrage de B.A qui parut en 1983.
L'ouvrage de B.A. se situe dans la lignée du courant moderniste avec comme chef de file l'école du Nation-building (E.Gellner, Hobsbawn). Ce courant considère que le nationalisme est issu d'un processus de construction historique des sociétés humaines, le résultat d'une construction identitaire permise par divers facteurs, sociaux, culturels, économiques… A ce courant s'oppose les primordialistes qui considèrent que la nation a toujours existé, qu'elle s'est constituée dans des instances bien plus anciennes.
B.A va donc s'interroger sur la signification du nationalisme et le sentiment d'appartenir à une nation. Selon B.A, les nations sont nées de la faculté des hommes à s'imaginer en communauté, par conséquent, le nationalisme ne préexisterait pas aux nations. En ce sens, rejoint la conception de Weber. Bien qu'il ne s'attarde pas vraiment sur la question du nationalisme, Weber dans son livre Economie et société invoque le concept de communalisation. Ce qui intéresse Weber est plus de rendre compte des activités sociales et politiques qui sont à l'origine de la formation des communautés et plus précisément de mettre en évidence le sentiment qu'ont les membres d'une communauté de partager les mêmes valeurs, les mêmes représentations subjectives. Weber définit notamment le concept de communalisation comme « une relation sociale, lorsque, et tant que, la disposition de l'activité sociale se fonde sur le sentiment subjectif des participants d'appartenir à une même communauté ». Par conséquent, bien que B.A ne le cite jamais, il le rejoint quelque part en s'attachant lui aussi à l'analyse du sentiment d'appartenance national.
[...] Les peuples colonisés ont donc pris conscience de cela. Selon B.A le nationalisme de cette époque est un mélange de nationalisme officiel et populaire (i.e vient de la population elle-même mais se trouve instantanément instrumentalisé) résultant de qqs anomalies de la colonisation. Notamment, l'existence d'une intelligentsia qui, parce que le colonisateur avait besoin d'une élite adm bilingue qui joue l'intermédiaire, avait eu la chance d'avoir reçu une éducation au même titre qu'en métropole, mais parce qu'indigènes, ces gens là n'avaient pas accès au rang auxquels ils pouvaient aspirer réveil des consciences. [...]
[...] Ainsi, les gens commencent à se comprendre, à se retrouver autour d'une même langue qui n'est plus uniquement sorte de patois local mais bien la langue du royaume, B.A parle de langue vernaculaire officielle De même que l'alphabétisation permet de faire participer les classes populaires à cet essor linguistique, toute la population s'y reconnait. De plus, la constitution en communauté selon les langues parlées circonscrit l'espace de ses solidarités et délimitent donc les nations. Cependant, se pose alors de la coïncidence de ces communautés avec les royaumes dynastiques installés bien avant, car souvent les frontières ne se superposent pas. D'où une instrumentalisation par les souverains du nationalisme afin de légitimer leur place et pouvoir. [...]
[...] Par conséquent, oublier qu'on s'est un jour affronté pour mieux montrer comment la nation a toujours existé en parfaite harmonie. Tel est le travail des historiens, des généalogistes officiels. Certes le sentiment d'appartenance nationale n'est pas né tout de suite après la consolidation des nations. Pour B.A cela a été notamment le fruit d'une écriture de l'histoire qui a permis d'ancrer la nation dans du long terme et de la faire exister depuis tout temps. En effet, les historiens ont été tentés de réécrire certains passages, d'omettre certains événements afin de rendre l'histoire du national totalement linéaire. [...]
[...] Ainsi, le sentiment nationaliste prend naissance dans les pays colonisés. L'analyse du sentiment d'appartenance nationale B.A va s'interroger sur le sentiment d'appartenance à une communauté. Qu'est-ce qui fait qu'on se sent appartenir à une communauté qui plus pour B.A imaginée que forme la nation ? Qu'est-ce qui peut bien pousser les individus à se sacrifier pour elle ? L'hommage aux morts pour la nation, un embryon de conscience nationale B.A va se pencher sur la question des morts pour la nation et va notamment montrer en quoi cela représente le mieux l'imaginaire national. [...]
[...] B.A va se demander pk les communautés créoles ont acquis le sentiment de former une nation bien avant la plus grande partie de l'Europe. Ce la réside dans le fait d'une part que les colonies étant éloignées des métropoles, ces dernières les transformèrent en petites unités adm de plus en plus autonomes, et d'autre part par le biais de l'imprimerie et plus précisément, par les journaux : ainsi une communauté se créé réunissant l'ensemble de ses lecteurs. Le nationalisme officiel Revenons à l'Europe : l'essor des mouvements nationalistes en Europe va mettre à mal la légitimité des dynasties qui ne sont pas fondées sur les nations qui sont en train de se former, celles-ci régnant sur des Etats différents. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture