Aujourd'hui, des nations font la guerre en prétendant défendre la démocratie, en son nom, comme le montrent les exemples des guerres en Irak et en Afghanistan, ou même encore dans une moindre mesure la Guerre froide. Cela apparaît paradoxal alors même que la démocratie est étymologiquement liée à la notion de souveraineté du peuple. Si le peuple est souverain, il paraitrait logique que ce soit lui qui décide de se soumettre à la démocratie, on ne peut pas la lui imposer, puisqu'alors on peut se demander où est l'expression de la volonté populaire. L'exemple de la Révolution de Jasmin en 2011 montre qu'on peut assister à une volonté collective de démocratiser un régime politique, sans que cette volonté ne soit dictée par une puissance extérieure. Dans la notion de démocratie se trouve le fait que le peuple doit gouverner, au travers d'institutions permettant à la fois son expression, mais également lui garantissant des conditions propices pour qu'il fasse le bon choix dans la désignation de ses représentants. Il y a deux acteurs principaux au sein de l'espace politique dans la conception démocratique de la vie politique : les représentants et les représentés, dont la relation est intrinsèque au bon fonctionnement du régime. Il faudrait d'ailleurs dissocier régime démocratique, et démocratie en tant que telle, que l'on peut considérer comme résidant dans l'idéal démocratique, défenseur de valeurs, pouvant être mis en place de différentes manières, puisqu'on parle de démocraties représentatives, directes, indirectes... On peut donc se demander si la démocratie réside dans un idéal ou dans les modalités de sa réalisation, de sa mise en place. Ce problème est soulevé par Rousseau, qui lorsqu'il exprime le fait que « s'il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement », montre que la démocratie est un idéal, pour ne pas dire un mythe fondateur, puisqu'il rattache cette notion politique à une notion de transcendance. Si la démocratie est la mise en œuvre d'un idéal, cela signifie qu'il y a un décalage entre la démocratie et les systèmes démocratiques. Cela remet en cause la doxa actuelle, qui tend à croire que les systèmes politiques actuels sont l'illustration de la démocratie.
[...] -Il est également difficile de défendre l'intérêt de la mise en place d'un régime démocratique par le fait que comme le défendait Tocqueville, le régime démocratique permet l'égalisation des conditions. En effet, on observe de manière empirique, par exemple en France, que la mise en place d'un régime démocratique ne permet pas d'agir sur la fracture sociale, puisqu'au bout de 200 ans de volonté démocratique, Jacques Chirac déclarait pendant son premier mandat vouloir réduire cette fracture sociale Les régimes démocratiques actuels, notamment ceux de démocratie représentative, c'est-à-dire le mode de fonctionnement du régime dans lequel l'électorat (qui doit être aussi large que possible dans l'idéal démocratique) désigne des représentants pour faire entendre sa voix, vont contre les principes démocratiques même. [...]
[...] Or comme nous l'avons vu, elle est le système qui garantit le mieux les libertés, pour reprendre l'expression de Winston Churchill, c'est le système qui fonctionne le moins bien à l'exception de tous les autres Mais la majorité est-elle une force ou un droit ? Dans le cas d'une démocratie représentative notamment, on peut se demander quelle légitimité possède un candidat qui est élu avec 50,1% des voix. Ce problème est le principal obstacle à la mise en pratique de l'idéal démocratique, puisqu'il remet en question l'existence même d'une volonté populaire, collective. Ne vaudrait-il pas mieux alors défendre un système avec un seul dirigeant, inamovible, mais qui prend les meilleures décisions possible ? [...]
[...] Il semble nécessaire que le peuple se réapproprie la vie politique, ne se réfugie pas dans l'absentéisme, pour que l'idéal démocratique s'incarne dans les régimes politiques démocratiques actuels, et que l'on n'ait pas au contraire comme aujourd'hui une corruption du terme démocratie qui va jusqu'à devenir un prétexte pour faire la guerre. Les démocraties actuelles sont de plus en plus dénoncées comme n'étant pas des systèmes dans lesquels s'exprime la souveraineté populaire, il semble impossible pour l'homme de mettre en place des démocraties idéales, mais peut-être que des systèmes se rapprochant de l'idéal démocratique sont la seule solution pour échapper à la confiscation de la démocratie, en empêchant des illusions dangereuses. [...]
[...] Cela implique donc le développement d'un système d'éducation. Il faut accepter le pouvoir coercitif d'une structure, toujours étatique comme peuvent le montrent les éléments empiriques. C'est donc un système politique qui est bénéfique pour l'individu, car certaines conditions concernant son train de vie sont nécessaires pour la mise en place d'une démocratie qui permet les principes d'une vie commune harmonieuse et d'un développement commun. Tocqueville défend ce système dans son ouvrage De la démocratie en Amérique. Il présente les vertus d'un tel système. [...]
[...] Peut-on dire que les régimes démocratiques mis en place s'opposent à l'idéal démocratique ? La démocratie n'est-elle pas dangereuse si l'on ne prend pas suffisamment de recul par rapport à ce qu'elle est ? La démocratie, un idéal politique transnational, transcendant et omniprésent aujourd'hui. Un idéal qui en fait en théorie le meilleur des systèmes politiques -La démocratie est de par son essence le meilleure des systèmes politiques pour le peuple, mais pour un peuple intelligent, ce qui implique une amélioration des conditions de vie de chaque élément de ce peuple. [...]
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