Les termes Lumières, Enlightenment, Illuminazione, Aufklärung ou encore Illustracion, sont autant de synonymes utilisés pour qualifier un phénomène transnational de renouveau philosophique qui balaye l'Europe des Elites du XVIIIe siècle. Ils sont portés par une devise commune, celle de Kant : « Sapere Aude », littéralement « ose savoir » ( in "Qu'est ce que les Lumières") Il est difficile de donner une définition historique et géographique précise du mouvement : on considère souvent la France comme l'épicentre de la pensée des Lumières mais comme l'a montré l'historien américain Roy Porter en 2000, Locke a participé au déclenchement de ce courant philosophique dès la fin du XVIIe en Angleterre (théoricien de la Révolution anglaise et du Bill of Rights)
En tant qu'idéologues, les Lumières vont repenser les cadres préexistants dans la société d'Ancien régime à la lumière de la Raison et incarner une lutte ferme contre les ténèbres de l'ignorance, du dogmatisme religieux et de toutes les formes d'obscurantisme et de préjugés (d'où leur appellation). Même si les philosophes du XVIIIe n'ont en aucun cas appelé de leurs vœux la Révolution de 1789, il est indéniable que leurs idées ont été inspiratrices de toute une génération révolutionnaire à laquelle ils ont fourni des outils intellectuels précieux. Peut-on cependant aller jusqu'à dire que les Lumières ont bâti un modèle politique univoque, cohérent et exhaustif ?
Nous répondrons à cette question en étudiant dans un premier temps les innovations politiques principales du mouvement (notamment le rejet de la société d'ordres qui leur est commun) avant de nous demander s'il est ou non abusif et réducteur de réduire les Lumières à un seul projet politique.
[...] Y a-t-il un modèle politique des Lumières ? Introduction Les termes Lumières, Enlightenment, Illuminazione, Aufklärung ou encore Illustracion, sont autant de synonymes utilisés pour qualifier un phénomène transnational de renouveau philosophique qui balaye l'Europe des Elites du XVIIIe siècle. Ils sont portés par une devise commune, celle de Kant : Sapere Aude littéralement ose savoir (Qu'est-ce que les Lumières) Il est difficile de donner une définition historique et géographique précise du mouvement : on considère souvent la France comme l'épicentre de la pensée des Lumières mais comme l'a montré l'historien américain Roy Porter en 2000, Locke a participé au déclenchement de ce courant philosophique dès la fin du XVIIe en Angleterre (théoricien de la Révolution anglaise et du Bill of Rights) En tant qu'idéologues, les Lumières vont repenser les cadres préexistants dans la société d'Ancien régime à la lumière de la Raison et incarner une lutte ferme contre les ténèbres de l'ignorance, du dogmatisme religieux et de toutes les formes d'obscurantisme et de préjugés (d'où leur appellation). [...]
[...] Issus d'horizons très divers, que ce soit au niveau politique, social ou religieux, les Lumières n'ont cessé de confronter leurs idées dans un style souvent incisif pour faire progresser le débat intellectuel. Si les outils et les théories utilisés par chacun des philosophes diffèrent la plupart du temps, ce qui pourrait laisser penser qu'il y a presque un modèle politique propre à chaque intellectuel des Lumières, ils partagent indubitablement une cible commune (les valeurs de l'Ancien régime) et des objectifs identiques replaçant l'individu (désormais citoyen dépositaire de droits fondamentaux) au centre de la société. Bibliographie indicative Qu'est-ce que les Lumières ? [...]
[...] (l'impératif catégorique de Kant en est un exemple patent) C'est donc, si l'on veut parler de manière plus générale, l'avènement de la libéralisation politique grâce à des auteurs comme Locke ou Montesquieu : les pouvoirs étatiques ont pour limite infranchissable les libertés individuelles. Si Locke pose la propriété comme condition essentielle de la liberté, Rousseau prend le contre- pied de cette théorie en définissant la propriété comme l'origine du malaise social . Cet exemple, loin d'être isolé, montre que la pensée des Lumières n'est pas univoque, tant s'en faut. Ces divergences posent question : quelle unité pour le modèle des Lumières ? Peut-on parler d'une cohérence intrinsèque même si les idées se contredisent (trop souvent ? [...]
[...] Parmi tous les régimes européens du XVIIIe siècle, la monarchie parlementaire anglaise apparaît comme le modèle le plus conforme aux thèses développées par les Lumières. Non seulement Locke a été le principal inspirateur de cette monarchie tempérée mais le système anglo-saxon a également les faveurs de Montesquieu, lequel y trouve une application concrète de sa théorie de la séparation des pouvoirs. Grâce à l'Habeas Corpus que nous avons déjà mentionné, la justice britannique est un objet de curiosité que les philosophes notamment français aimeraient transposer dans leur pays pour combler son retard. [...]
[...] L'Angleterre apparaît en la matière comme un pays précurseur puisque l'adoption de l'Habeas Corpus date de 1679. En Europe continentale, la notion de justice est toujours liée au bon plaisir du souverain, qui détiendrait par le truchement du divin une conception parfaite du juste. b. Montesquieu et la théorie de la séparation des pouvoirs La théorie de la séparation des pouvoirs énoncée par Montesquieu va révolutionner ces principes : comme son nom l'indique, cette pensée exige une distribution des pouvoirs en trois organes indépendants (pas de pouvoir centralisé). [...]
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