Par « vivant », nous entendrons l'ensemble des êtres disposant des trois caractéristiques mises en évidence par le généticien Jacques Monod, dans Le hasard et la nécessité paru en 1970, qui sont : la téléonomie, qui désigne le fait qu'une espèce se reproduise dans le but de conserver son intégrité, la morphogenèse autonome, ou le fait que les êtres vivants se construisent et se développent de façon interne et autonome, et enfin, l'invariance reproductive, c'est à dire, le pouvoir, la possibilité de transmettre leur patrimoine génétique. Ces trois propriétés sont étroitement liées.
Cette définition, nous permet d'élargir la portée du terme « vivant » tant aux animaux, aux végétaux (la nature) qu'à l'Homme, bien qu'il soit indubitablement particulier. En effet, ce dernier se distingue par plusieurs aspects essentiellement culturels tels que le langage, le travail, la religion etc. Sri Aurobindo, un des fondateurs du mouvement indépendantiste indien, aussi reconnu comme philosophe, écrivain spiritualiste et poète déclarait cependant, de façon simple, et louable que « la vie est la vie, que ce soit un chat, un chien ou un homme. Il n'y a pas de différence entre un chat, un chien, un homme. L'idée de différence est une conception humaine pour mettre l'homme à son avantage. »
Comme en réponse à cette pensée, le vivant est sujet à de plus en plus d'interrogations, de débats, que ce soit sur l'écologie, l'IVG, l'euthanasie, l'utilisation des animaux dans les cirques, il existe une infinité de sujets controversés. L'Homme s'interroge, réfléchit, sur le caractère moral de chaque action envers le vivant, y compris envers son espèce, mais aussi sur le statut même qu'il accorde aux autres êtres. La notion de droit(s) trouve aisément sa place au sein de ces discussions. Un vivant autre que l'Homme peut-il prétendre bénéficier de l'invention humaine qu'est le droit ? Cela impliquerait de penser la notion de devoir indépendamment de celle de droit, car quels devoirs la nature a-t-elle envers moi ? Et de la même façon, quels droits réels pour l'Homme lui-même ? Pourquoi à partir du moment où un être respire, il faudrait lui accorder des droits, et exiger des devoirs ? En quoi le fait de vivre doit-il engendrer des autorisations, des privilèges ?
[...] Et c'est par ce système, qui lui confère aussi des devoirs, que l'Homme acquiert une liberté, dans la finitude, l'encadrement, et qu'il peut ainsi, de la même façon bénéficier de droits, d'avantages, de protection. Outre l'aspect anthropologique, le plus évident, on doit se poser la question d'un droit de l'environnement, de l'animal. Et l'actualité se positionne bien dans cet esprit de réflexion. Depuis quelques semaines, le droit français s'est enrichi du préjudice écologique c'est-à-dire que l'on reconnaît à la nature le droit d'être préservée, en faisant payer ceux qui ont participé, par leur négligence à la destruction d'espèces. On commencerait à considérer la nature comme une sorte d'entité qu'il faut respecter. [...]
[...] L'humanisme, et l'environnementalisme défendus par ces partis politiques sont parfaitement représentatifs de la nécessité, et de la légitimité d'un droit écologique et animal. La dimension politique semble capitale, qu'est- ce que le droit sinon une volonté avant tout gouvernementale, étatique ? L'aspect juridique et politique que nous venons de développer nous encourage vivement à penser le vivant comme tributaire de droits. L'humanité a tenté, et tente encore, de s'enrichir de concepts, d'associations, de disciplines etc. pour réglementer, d'une certaine façon, notre rapport à la vie. Le préjudice écologique, développé plus haut, en est un exemple actuel. [...]
[...] D'un point de vue simple, il semble difficile de nier que l'être humain dispose de droits. Selon Epicure, certains peuples ont rendu le droit utile, par la convention préalable selon laquelle, il faut vivre sans offenser ni être offensé. C'est par l'élaboration de lois que l'on forme la justice, nécessaire à la coexistence pacifique des Hommes. La justice humaine est donc une convention, elle est arbitraire. Mais on ne peut nier son existence. Dans notre société occidentale, l'Homme s'est attribué avant tout le droit de définir, et d'attribuer à son tour des droits. [...]
[...] Le vivant a t-il des droits ? Par vivant nous entendrons l'ensemble des êtres disposant des trois caractéristiques mises en évidence par le généticien Jacques Monod, dans Le hasard et la nécessité paru en 1970, qui sont : la téléonomie, qui désigne le fait qu'une espèce se reproduise dans le but de conserver son intégrité, la morphogenèse autonome, ou le fait que les êtres vivants se construisent et se développent de façon interne et autonome, et enfin, l'invariance reproductive, c'est à dire, le pouvoir, la possibilité de transmettre leur patrimoine génétique. [...]
[...] Il est vrai qu'il doit se nourrir d'animaux, chaîne alimentaire oblige, qu'il doit utiliser du bois pour ses habitats, après tout, ce n'est pas l'arbre qui ripostera. Mais pourquoi être dans l'abus ? Pourquoi terrasser des forêts entières, pourquoi utiliser le pétrole, pourquoi privilégier le confort superflu, vain à une réalité plus pure et authentique ? L'Homme était-il condamné à ne pas évoluer sans industrie ? De façon plus générale, l'humain a une suprématie totale sur le droit dans le sens où, même si les animaux, et l'environnement disposaient de droits, cela dépendrait d'une volonté d'origine humaine. [...]
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