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Arguant d'une nature foncièrement agressive, les philosophes rationalistes saluent la naissance de l'État comme une solution urgente pour mettre fin à la barbarie humaine. De ce fait, l'État est venu pour pallier à l'anarchie et pour organiser la vie collective. Son but est donc de passer du régime brutal et violent à celui de droit et de la cohésion sociale. Cela s'avère être une mission assez délicate. Par conséquent, l'État doit choisir les bons moyens pour mener à bien cette tâche. Et c'est là que se posent beaucoup de questions délicates. Si l'État a été créé principalement pour mettre fin à la violence, comment peut-il recourir à cette dernière sans se contredire ? Le climat de cohésion sociale ne peut-il pas être préservé sans recourir à la violence institutionnalisée ?
[...] La violence de l'Etat est quasi-suicidaire car elle peut se retourner contre lui. En usant de la violence, un cycle infernal faisant toujours appel à plus de violences peut s'installer. En privilégiant la violence comme un moyen de commandement, l'Etat s'expose à des conséquences désastreuses. Car au bout du compte, cela provoquera une insurrection de la population. Les citoyens finiront par se soulever contre cette machine de répression qui tente de les assujettir. Or, dans son œuvre, Traité théologico-politique, Spinoza avertit sur les dangers de cette pratique : « Ce n'est point pour tenir l'homme par la crainte et faire qu'il appartienne à un autre que l'Etat est institué ; au contraire c'est pour libérer l'individu de la crainte ( . [...]
[...] En définitive, il apparait que l'Etat a pour but principal de créer une société de paix et d'équité. Par conséquent, il doit bannir toutes formes de violence. Mais ce raisonnement est toutefois limité. Il est indispensable que l'Etat se dote d'un appareil de défense et de protection des personnes et des biens. Pour notre part, nous soutenons la position selon laquelle l'Etat doit user de la force avec parcimonie. Le recours à la violence doit tout simplement être la dernière option. Sans oublier que la mission première de l'Etat est de veiller au bien-être des citoyens. [...]
[...] Sur le plan du droit, la violence est incompatible au projet de l'Etat qui vise à instaurer et maintenir l'ordre. Par conséquent, l'Etat doit abandonner cette piste et s'atteler à respecter scrupuleusement les lois. La loi enseigne la maitrise de soi et la conduite à tenir. C'est ce que souligne Jean-Jacques Rousseau en ces termes : « Le respect de la loi qu'on s'est prescrite est liberté. » Au regard de notre analyse précédente, il ressort que le recours à la violente est inutile pour l'Etat dans le maintien de la cohésion sociale. [...]
[...] La violence de l'Etat est un mal nécessaire qui s'oppose aux individus égarés voulant troubler l'ordre social. La violence est un puissant moyen de régulation. L'Etat a l'obligation d'exercer son autorité tout en respectant les lois à la lettre. L'Etat a donc le droit de punir les individus qui constituent un danger pour les autres. De ce fait, la nécessité de la violence de l'Etat n'est plus une question à se poser. En effet, la réflexion doit plutôt porter sur la gestion et la canalisation de cet instrument délicat que représente la violence. [...]
[...] Le dialogue demeure le meilleur moyen de parvenir à une société de justice, d'équité et de paix. Bibliographie SPINOZA. Traité Théologico-politique ROUSSEAU, Jean-Jacques. Du contrat social. WEBER, Max. Le savant et le politique. MACHIAVEL. Le prince. [...]
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