Vie et oeuvre de Tocqueville

Résumé du document

Né à Paris en 1805, il meurt en 1859. Sa trajectoire lui permet de connaître plusieurs "vies" : celle du sociologue, de l'économiste, de l'historien, du philosophe politique, de l'homme politique, du voyageur, du noble, du démocrate...
Il est issu d'une très vieille et noble famille de Normandie. Son enfance est troublée par le récit de la captivité de ses parents. Tocqueville reçoit en héritage l'angoisse des masses révoltées. Son oeuvre est un témoignage de sa haine des mouvements révolutionnaires et de son rejet de l'agitation d'une foule. D'ailleurs, la thèse principale de l'Ancien Régime et la Révolution (1856) pourrait trouver là son origine : les transformations dues à 1789 auraient pu être acquises sans la Révolution. Pour Tocqueville, l'obtention légitime des résultats fondamentaux de la Révolution était envisageable par une autre méthode; la liberté aurait été conquise plus lentement, mais sans violence. Dans De la Démocratie en Amérique (1835 et 1840), si la classe moyenne gagne les faveurs de l'auteur, c'est essentiellement parce que cette classe sociale est un élément stabilisateur. Elle n'est pas attirée par une Révolution, pour laquelle elle n'a aucun intérêt.

Extraits

[...] Il existe deux sortes de bienfaisance. La charité publique permet de soulager certains maux et le christianisme en a fait une vertu, elle est régularisée par la société. Elle demande aux uns une proportion de leur superflu pour accorder aux autres les nécessaires. Les inspecteurs des pauvres taxent les habitants pour nourrir les indigents. L'Angleterre est le pays où l'agriculture est attirée par l'industrie. Il est le plus exposé aux problèmes de la richesse. La terre manque et l'industrie manque de main- d'œuvre. [...]

[...] Vie et oeuvre de Tocqueville 2 Né à Paris en 1805, il meurt en 1859. Sa trajectoire lui permet de connaître plusieurs "vies" : celle du sociologue, de l'économiste, de l'historien, du philosophe politique, de l'homme politique, du voyageur, du noble, du démocrate Issu d'une très vieille et noble famille de Normandie. Son enfance est troublée par le récit de la captivité de ses parents. Tocqueville reçoit en héritage l'angoisse des masses révoltées. Son oeuvre est un témoignage de sa haine des mouvements révolutionnaires et de son rejet de l'agitation d'une foule. [...]

[...] Elle est aléatoire et n'installe pas le pauvre dans une dépendance de l'Etat. Elle permet de renforcer ou créer un lien entre le riche et le pauvre. Mais la charité privée a des faiblesses : elle ne peut pas faire face au paupérisme. Quant à la charité légale, elle entraîne l'abaissement des pauvres. L'homme travaille soit pour assurer ses besoins primaires, soit pour améliorer ses conditions de vie. Le premier motif est effacé par la charité légale. L'individu qui en bénéficie n'a plus d'intérêt à sortir de sa condition d'assisté. [...]

[...] Il suit un juge de paix au tribunal. Plusieurs cas se présentent. Le premier est un vieillard qui se révolte contre la diminution de sa part de charité publique. Le second est une jeune femme dont la pauvreté est récente, qui réclame l'aumône publique. On la lui accorde car il n'existe pas d'autre choix. Le troisième, six hommes se révoltent contre un administrateur qui refuse de leur donner du travail ou un secours. L'administrateur se justifie. De ces cas, on remarque un abus de la loi des pauvres Le premier cas a de quoi vivre, il veut simplement l'aisance. [...]

[...] De plus, la charité est une obligation de donner. Elle brise le seul lien qui pouvait s'établir entre les riches et les pauvres. Le résultat inévitable est de maintenir l'oisiveté des pauvres et d'entretenir leurs loisirs aux dépens de ceux qui travaillent. Dans tous les livres anglais, on déplore l'état de dégradation des classes inférieures. Le nombre d'enfants naturels, de criminels et la population indigente s'accroît. La charité légale influence la liberté et la moralité du pauvre. Les communes doivent la charité aux pauvres qui habitent sur leurs territoires. [...]