L'homme face à sa condition sur terre s'est toujours plu à imaginer des mondes meilleurs : que ce soit dans un passé éloigné ou dans un lointain futur, dans un ailleurs plus ou moins accessible. La notion d'utopie est réellement apparue avec le grand humaniste anglais Thomas Moore en 1516, au tout début du XVIe siècle, avec son "Court traité sur la meilleure forme de gouvernement ".
Du mot latin "Utopia" construit à partir du grec "ou" (non) et de "topos" (région, lieu), c'est le nom d'une île située en aucun lieu, où vit une société idéale fruit de la construction humaine, prenant les hommes tels qu'ils sont. Ainsi, au XIXe siècle, l'utopie se mit à désigner un projet politique ou social ne tenant pas compte de la réalité. Est–il possible de dire avec certitude que l'utopie est utile ? Peut–on affirmer que l'utopie est nécessaire ?
L'utopie est nécessaire dans la mesure où elle permet de critiquer la société sur un plan moral, religieux, économique, social… L'utopie part donc d'un bon sentiment et même d'un souci moral, d'une exigence de justice : critiquer et améliorer la société, conduire au bonheur social.
[...] Ici, l'utopie a justifié les pires crimes : extermination d'hommes, de femmes, d'enfants, de vieillards La nature ambigüe de l'utopie est qu'à travers cette volonté de tout contrôler, d'agir sur la nature et sur l'homme, elle contient en même temps les germes qui vont la transformer en cauchemar : le totalitarisme se déploie alors et broie l'individu. L'utopie a donc un double visage : un côté sombre et un côté plus clair permettant à l'humanité de progresser. Ainsi, le mot utopie a un sens positif qui le rend nécessaire : projeter dans l'avenir une image positive. [...]
[...] L'utopie serait donc un rêve dans le moment présent mais ce rêve est porteur d'un bonheur qui se réalisera dans le futur. C'est la croyance en un avenir meilleur permettant à l'homme d'avoir des projets, de progresser. C'est en cela que l'on peut affirmer que l'utopie est nécessaire, comme le dira Victor Hugo : ‘Mais que l'on ne l'oublie, quand elles vont dans le même but que l'humanité, c'est-à-dire vers le bon, le juste, le vrai, les utopies d'un siècle sont les faits du siècle suivant'. [...]
[...] Un des objectifs de l'utopie est de critiquer implicitement la société, de faire prendre conscience au peuple des inégalités des gouvernements pour faire changer les choses. En cela nous pouvons affirmer que l'utopie est nécessaire. L'utopie est nécessaire car elle symbolise la réalisation des rêves. L'utopie est une invitation au rêve car le récit utopique procure un plaisir spécifique : celui qui accepte de s'y laisser entrainer jouit d'une espérance infinie, d'une vision positive du futur. Au niveau politique, l'utopie correspond à un monde idéal. Généralement considérée comme impossible, l'utopie a cependant inspiré des pensées politiques. [...]
[...] Les pensées utopistes ne sont pas uniquement chimériques, elles peuvent constituer une force de proposition. Aristote qualifiait l'homme ‘d'animal politique', mais ne peut-on pas ajouter qu'il est aussi un ‘animal utopique qui a besoin d'utopie comme il a besoin d'oxygène' ? En arrêtant de faire l'apologie de la réalité comme seule source de rationalité, la pensée politique devrait donc se situer dans le juste milieu entre considération de la réalité et aspiration pour le meilleur des gouvernements. Peut être que le meilleur des gouvernements, à l'image d'une courbe exponentielle, n'est pas atteignable mais un gouvernement meilleur est un objectif raisonnable. [...]
[...] L'action se déroule dans le futur, dans un monde où le bonheur est imposé aux hommes. Tout est réglé par ‘Uniord', un puissant ordinateur et les êtres humains n'ont plus de choix à opérer : programmés dès leur naissance, ils sont immunisés contre les maladies, la guerre et la faim. Les personnages, qui sont réduits à de simples numéros et qui appartiennent à la ‘grande famille' ne connaissent même plus l'initiative ou la curiosité. Régulièrement, ils reçoivent un traitement au ‘Médicentre' afin d'éviter de connaitre le besoin ou la souffrance. [...]
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