L'expérience hitlérienne ainsi que l'expérience stalinienne ont marqué la conscience de l'humanité et remis en cause la croyance en un progrès constant de l'humanité. Ces deux régimes ont tenté d'abolir l'individu pour le soumettre totalement à la société organisée en fonction d'une idéologie. Le totalitarisme est le concept qui caractérise ces deux Etats et qui signale la rupture de ces régimes avec les formes de dictatures traditionnelles. Les deux auteurs présentés (H. Arendt et R. Aron) donnent tous les deux les caractéristiques de ces régimes. Cependant, alors qu'Arendt assimile totalement les deux expériences, Aron est plus nuancé et considère que le génocide hitlérien n'est comparable à aucune autre expérience
[...] Le chef choisit à son gré. Ainsi, le chef apparaît comme indispensable et ce d'autant plus qu'il ne désigne pas de successeur. " Le pouvoir du chef est non seulement un monopole absolu mais encore une certitude sans pareil : celle que tous les ordres seront toujours exécutés La multiplicité des services fait qu'il n'y a plus de responsabilité, plus de compétence propre. Il n'y a que la volonté du chef qui prime, il n'y a pas de spontanéité possible. [...]
[...] Mais cette organisation est celle du mouvement, elle va à l'encontre de l'organisation classique d'un tyrannie car elle s'oppose au principe d'autorité qui suppose une hiérarchie. Dans les régimes totalitaires il n'y pas de hiérarchie mais seulement le mouvement. De plus, et surtout, L'autorité suppose une limitation de la liberté, mais jamais l'abolition de celle-ci. C'est cependant à cette abolition et même à l'élimination de toute spontanéité humaine que tend la domination totalitaire. En effet, les citoyens face à la grande confusion des institutions ne peuvent reconnaître comme source d'autorité que le chef lui-même. [...]
[...] Hannah Arendt : Le système totalitaire Dans l'introduction, Hannah Arendt commence par se demander si le régime chinois est ou non totalitaire. Si elle n'écarte pas la possibilité d'une dérive vers le totalitarisme, elle pense que ce régime (en 1950) n'est pas totalitaire car " le bien être du peuple tout entier est resté le critère décisif dans la politique intérieure comme dans les affaires étrangères En effet, les régimes totalitaires oublient même l'intérêt du peuple sur lequel ils dominent et ne servent qu'une idéologie. [...]
[...] Ainsi, l'idéologie paraît comme une solution de l'homme à son isolement car elle lui offre une logique sur laquelle se rattacher. La spécificité du totalitarisme est l'extrémisme de l'idéologie. En effet, elle est organisée en fonction de la " perspective du pire De plus, l'isolement avait gagné les masses et non quelques individus. Ceci explique l'ampleur du totalitarisme. Le totalitarisme apportait en effet une solution pour sortir de la désolation, un raisonnement froid mais logique. La crise de notre temps a apporté la désolation des masses, elle les a préparées au totalitarisme. [...]
[...] Elle aboutit aux procès de Moscou et aux aveux de crimes qui n'existaient pas. Aron l'explique par trois logiques : le logique des aveux repose sur le fait qu'on ne tient pas compte des intentions véritables, les accusés sont déterminés de manière objective, leur faute n'est pas recherchée. Les procès de Moscou effacent la différence entre se comporter comme un traître et être un traître. Les actes sont réinventés pour justifier les crimes. Il y a eu plusieurs théories pour expliquer les aveux : la première consiste à penser que les accusés ont fait passer leur soumission au parti avant leur vie. [...]
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