Un homme qui, a lui seul ou joint à d'autres, mobilise le pouvoir à ses propres fins, vient à l'encontre de sa volonté générale et des libertés individuelles. Il abuse évidemment de ses fonctions. Le britannique, Locke du XVIIIe siècle, qui inspira la politique de son pays, la France, comme de l'Amérique, le définit comme un tyran. Quant à lui, Tocqueville, dans son œuvre intitulée De la démocratie en Amérique (1840) met en avant une révolution dans l'art de gouverner, celle qu'il considère comme un nouveau despotisme. Il y a des dominations légales « dans le monde », des gouvernements qui trompent expressément leurs sujets bien qu'ils brandissent des valeurs sûres et absolues. Comment un Etat qui prône la souveraineté du peuple peut-il se révéler dans ses fondements, « despotique » de façon subtile. Comment une démocratie qui, comme la France repose sur des valeurs qui sont « Liberté, égalité, fraternité » peut-il toutes les bafouer purement et simplement dans ses applications ?
[...] Le pouvoir s'ancre par les écrits qui laissent des traces durables des conventions. À l'appui de détails, d'une complication volontaire, l'État brouille les pistes. On dit qui nul ne doit ignorer la loi mais que signifie ce charabia ? Puisqu'on y trouve de jolis mots tels que liberté, volonté libre, sécurité, gestion, protection, on suppose qu'elles sont en notre faveur. Et pourtant, par des antagonismes successifs et radicaux, l'auteur met en évidence l'absurdité ou encore la tromperie malsaine. En ne contraignant pas nos actions, l'État les supprime carrément. [...]
[...] Il permet la liberté d'opinion, mais endoctrine les esprits. Et pour finir, de façon plus polémique ou virulente, l'État animalise la nation et conduit son troupeau à sa guise. En somme, il existe deux types de despotes ; celui qui opprime ouvertement et celui qui manipule de façon espiègle. La première est une forme de servitude condamnée. La seconde est en cours et s'étend légalement. C'est, comme le cite l'auteur, une sorte de servitude, réglée, douce et paisible Elle se cache derrière les valeurs républicaines ou démocratiques d'un État libre à l'ombre même de la souveraineté du peuple (l. [...]
[...] C'est un processus qui rappelle la conception de Machiavel qui expose l'arbitraire et l'endoctrinement. Ce dernier s'oppose au point de vue de Max Stirner qui pose une critique virulente contre tout État qui bafoue les règles d'égalité et qui prive l'Homme de sa qualité d'agent libre. De même, Rousseau idéalise le système en faisant du pouvoir une entité juste et morale qui veut le bien de tous. Tocqueville illustre l'abus de pouvoir comme tel : l'État fixe irrévocablement (l.15) ses sujets dans l'ignorance pour ne rencontrer aucun obstacle, aucune révolte, aucun danger. [...]
[...] Il vit en lui et pour lui. Ses sens sont sélectifs puisqu'ils ne sont efficaces ou simplement en œuvre qu'en rapport avec l'espèce humaine qu'il a au préalable, réduite à son cercle privé, sa famille En effet, les autres il ne les voit pas ; il ne les sent pas Autrement dit, il n'a plus de patrie c'est-à-dire qu'il s'écarte volontairement de la vie sociale, du civique. Il pourrait alors être victime de lui-même dans le cas où chacun d'eux défend son droit de nature, c'est-à-dire, la possibilité de répondre à sa volonté par des modes qui peuvent virer à l'anarchie (manque d'organisation) ou encore à l'État de guerre. [...]
[...] La première de la ligne 1 à 4 montre l'engagement personnel de l'auteur et son implication ou encore sa volonté à dépeindre une réalité qu'il suppose. En effet, par imaginer et le conditionnel, sa thèse se fonde alors sur sa propre représentation quant à la révolution qui s'opère dans l'organisation de la politique. La première ligne indique qu'il s'agira de déceler le caractère despotique sous des traits nouveaux Puis suivi de la ponctuation qui soumet un énoncé, Tocqueville témoigne de son expérience en tant qu'homme à part entière. [...]
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