Théorie de la justice - John Rawls (1971) - La désobéissance civile et son rôle de contrepouvoir dans les régimes démocratiques

Thèmes abordés

Théorie de la justice, John Rawls, désobéissance civile, contrepouvoir, régimes démocratiques, justice, citoyenneté, coopération volontaire, inégalités, illégalité, commentaire de texte

Résumé du document

John Rawls propose dans cet extrait de la "Théorie de la justice" une réflexion à propos de la désobéissance civile et de son rôle de contrepouvoir dans les régimes démocratiques. Le texte soulève la question du but de la désobéissance civile et son mode d'action dans une démocratie. Mais quelle est la finalité de la désobéissance civile et son rapport avec la démocratie ? Dans ce texte, John Rawls défend la thèse selon laquelle la désobéissance civile est le moyen le plus abouti et efficace dont les citoyens disposent pour afficher leur désaccord quant à des situations qu'ils jugent non conformes à leurs principes de justice.

Extraits

[...] Puis, l'auteur présente la notion de justice dans cette société où elle est promue et connue de tous comme « une coopération volontaire » un socle commun et approuvé d'entente en cas de litige entre des individus jouissant de droits civiques, des droits garantissant par la loi et cette même justice de ne pas être lésé ou subir d'injustice ou de traitement de faveur. L'auteur a montré que la désobéissance civile est effective dans une démocratie, imparfaite, mais possédant des principes juridiques forts qui garantissent son efficacité. Rousseau disait dans Lettre de la montagne « Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs, et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit qu'aux lois ; et c'est par la force des lois qu'il n'obéit pas aux hommes ». [...]

[...] Pour ce faire la désobéissance civile doit être utilisée de manière raisonnée et ponctuelle. Menée de la sorte elle contribue au maintien des institutions. John Rawls pose là une réflexion interniste à l'opposé de la croyance selon laquelle les contestations du pouvoir pourraient le fragiliser et le déstabiliser entrainant sa chute. Mais pour John Rawls c'est tout l'inverse, il poursuit en affirmant que tant que les mouvements de désobéissance ont pour but de dénoncer une injustice avec l'intention de perfectionner la loi, de la rendre plus morale, c'est un contrepouvoir dans les mains des citoyens. [...]

[...] Contexte et définition de la théorie de la désobéissance civile Dans cette première partie, John Rawls définit sa théorie de la désobéissance civile et l'environnement dans lequel elle est effective. Dès la première phrase l'auteur énumère le troisième objectif de la désobéissance civile et introduit sa fonction au sein des institutions et son lien avec les régimes démocratiques démontrant ainsi son importance. Ensuite, l'auteur rappelle le processus d'expérience de pensée qu'il a établi pour définir sa notion de désobéissance civile. [...]

[...] Par ailleurs, la désobéissance civile permet de mettre en lumière des inégalités auxquelles, « les autres » la majorité, n'est parfois pas sensibilisée. Elle leur permet de prendre conscience de la situation intolérable que leurs concitoyens subissent, de la remettre en question en faisant appel à leur sens moral. La désobéissance civile donne une voix, de la visibilité aux victimes des comportements ou des lois injustes approuvées par la majorité qui pense avoir l'assentiment de la minorité, à tort. On peut ainsi prendre en exemple l'Américain Henry David Thoreau qui à la suite de son refus de payer une taxe destinée à financer la guerre contre le Mexique écrivit son essai La Désobéissance civile, qui donna son nom à cette forme de révolte et de résistance qui refuse d'être complice d'un pouvoir jugé illégitime et de nourrir le par sa propre coopération. [...]

[...] Dans cette seconde partie, John Rawls présente la désobéissance civile comme une action nécessaire pour s'insurger contre des principes de justice violés. Les raisons devant pousser le citoyen à la désobéissance civile Puis, John Rawls poursuit en montrant que l'acte de désobéissance civile est une action lourde de sens. Elle est censée réveiller la majorité endormie qui cache en elle des citoyens portant en eux le désir de défendre ces valeurs de justice qui leur sont chères et de se dresser devant des inégalités grandissantes. [...]