Il n'y a pas de définition objective. La technocratie est souvent un jugement, la dénonciation d'un certain type de pouvoir (légitimé par la technique) par opposition au vrai pouvoir (légitimé par les citoyens). Devant l'imbroglio sémantique et l'afflux de définitions, nous privilégierons l'acception française de ce terme et nous essaierons de nous poser trois questions principales : Comment historiquement la technocratie a-t-elle été théorisée ? Quelles sont les manifestations réelles de la technocratie et les problèmes qu'elles induisent ? Le danger technocratique n'est-il qu'un mythe utile ?
[...] Mais ont-ils une compétence politique ? -Problème des experts : la possibilité de reconvertir une compétence professionnelle (circonscrite à un secteur précis) en une compétence politique, prenant en compte la société dans son ensemble. -Cela rejoint l'idée (radicale) que la compétence technique n'a pas de valeur en politique car les techniciens ne sont pas habitués à une vue d'ensemble : la politique doit être affaire de croyances, de valeurs, d'idéaux exigeant tout au plus un sens du politique qui ne s'enseigne pas. [...]
[...] Pour la technocratie, la politique est non pas l'art du possible mais le résultat de la nécessité technique. Mais la rationalité technique est purement immanente : problème de la question du sens, des fins de la politique (le progrès technique uniquement -Quelle légitimité ? Parler de légitimation technique de la politique qui serait l'application d'une science, c'est refuser la participation politique de la masse ignorante. Idée aussi d'un pouvoir technique non légitime (hauts fonctionnaires) qui prend le pas sur le pouvoir élu. [...]
[...] Les mouvements français de l'entre-deux guerres Deux mouvements très différents prennent leur essor dans la France en crise des années 1930 : -X-crise, mouvement formé de jeunes polytechniciens sous Jean Coutrot : la solution à la crise doit être technicienne, le pouvoir doit appartenir aux compétences technique en dehors de tout engagement politique. L'économie est érigée en science légitime. Fort antiparlementarisme : les passions et non la rationalité gouvernent. -Un groupe de hauts fonctionnaires et de juristes qui veulent allier technique, bureaucratie et démocratie libérale : il préconisent une rationalisation de l'appareil d'Etat avec une distinction nette gestion- décision. [...]
[...] Il n'y a donc pas de définition objective, et, on le voit, la technocratie est souvent un jugement, la dénonciation d'un certain type de pouvoir (légitimé par la technique) par opposition au vrai pouvoir (légitimé par les citoyens). Devant cet imbroglio sémantique, cet afflux de définitions, nous privilégierons l'acception française de ce terme et nous essaierons de nous poser trois questions principales : -Comment historiquement la technocratie a-t-elle été théorisée ? -Quelles sont les manifestations réelles de la technocratie et les problèmes qu'elles induisent ? -Le danger technocratique n'est-il qu'un mythe utile ? [...]
[...] La technocratie est essentiellement un mythe qui peut se révéler très utile Apparition et diffusion du mythe : exutoire à la crainte de dépossession du pouvoir -La libération : les technocrates sont épargnés par l'épuration (pas actes visibles et besoin d'eux pour la reconstruction), ce qui provoque de la colère et l'apparition de la " technocratie repoussoir pouvoir occulte de l'administration. -Début des années 1960 : exacerbation de l'idée technocratique par Poujade et surprise des contemporains par l'arrivée de ministres techniciens dans le gouvernement. -L'eurocratie : le mythe a pris forme dans la dénonciation d'une Europe supranationale (risque dépossession du pouvoir). Persistance du terme pour donner forme à l'institution (assimiler U.E. et technocratie, cf de Villiers). [...]
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