La pensée chrétienne contribue largement au renouveau des idées politiques à la fin de l'Antiquité et au Moyen-âge. Elle rompt sur beaucoup de points avec la pensée antique. Le Christianisme marque d'abord l'avènement d'un individualisme radical. L'homme est créé à l'image de Dieu et a donc une vocation qui dépasse l'horizon de la Cité. En outre, la pensée chrétienne affirme l'égalité naturelle des hommes due à leur unique et même origine. Dès lors, cette égalité fonde l'idée d'une communauté universelle. Par ailleurs, dans la continuité du judaïsme, les premiers penseurs chrétiens reconnaissent que toute autorité vient de Dieu et qu'elle fonde l'existence du pouvoir politique. Cette apparente contradiction entre un individualisme radical et une conception ministérielle du pouvoir va conduire les Pères de l'Eglise à distinguer pouvoir spirituel et pouvoir temporel.
St Augustin va largement contribuer à l'idée de la séparation des deux pouvoirs. Pour autant, l'usage qui va être fait de sa pensée au Moyen-âge va au contraire servir de justification pour affirmer l'emprise du pouvoir spirituel sur le pouvoir théologique, ce que l'on a appelé l'augustinisme politique.
Dans quelle mesure l'augustinisme politique est-il l'héritage de la pensée augustinienne ?
[...] St Augustin, père de l'augustinisme politique ? La pensée chrétienne contribue largement au renouveau des idées politiques à la fin de l'Antiquité et au Moyen-âge. Elle rompt sur beaucoup de points avec la pensée antique. Le Christianisme marque d'abord l'avènement d'un individualisme radical. L'homme est créé à l'image de Dieu et a donc une vocation qui dépasse l'horizon de la Cité. En outre, la pensée chrétienne affirme l'égalité naturelle des hommes due à leur unique et même origine. Dès lors, cette égalité fonde l'idée d'une communauté universelle. [...]
[...] Contrairement à ses prédécesseurs, St Augustin a formulé une critique sévère de l'Etat païen, sans doute poussé en cela par son ambition apologétique. La seule vraie justice étant la justice chrétienne, St Augustin pose un idéal dans la cité des hommes, celui du prince chrétien. Faut-il alors juger et condamner les princes selon leur zèle chrétien ? Cette réflexion ouvre la voie à l'augustinisme politique. L'augustinisme va se développer très rapidement après St Augustin, aidé en cela par la disparition de l'Empire romain d'occident. L'Eglise se fixe déjà un devoir spirituel, celui de conduire les hommes au salut. [...]
[...] St Augustin montre d'abord la nécessité du pouvoir politique comme régulateur social. Ce principe va d'ailleurs marquer toute la pensée politique du Moyen-âge. Les hommes étant créés par Dieu à son image, ils sont naturellement égaux. A l'origine, avant le péché originel, les hommes n'avaient d'autorité que sur les animaux, et étaient placés sous l'autorité paternelle de Dieu. C'est précisément le péché originel qui a conduit à la nécessité d'une domination politique. L'ordre politique permet de ne pas sombrer dans la violence extrême. [...]
[...] Les principes de l'augustinisme politique vont imprégner tout le Moyen-âge, marqué par les conflits entre Pape et Rois, notamment la querelle des Investitures. La séparation des sphères posée par St Augustin afin de protéger l'Eglise sert désormais à affirmer la suprématie du pouvoir spirituel de l'Eglise. Les réformes grégoriennes, initiées dès le IXème par le pape Léon marquent le triomphe de l'augustinisme politique et la réussite de l'Eglise à s'imposer face à l'empereur du Saint empire. La plénitude de la puissance du pape sur les autres pouvoirs est exprimée à ce moment-là, posant ainsi le principe d'un royaume théocratique sous l'égide du souverain pontife. [...]
[...] C'est l'expression la plus aboutie de l'augustinisme politique. La théorie des deux glaives, formulée par Bernard de Clairvaux vient à l'appui des réformes grégoriennes et s'inscrit dans la pensée de l'augustinisme politique. Le pape a pour lui, le droit d'intervenir dans les affaires temporelles, notamment en déposant les princes qui se sont rendus indignes de leur mission. Le pape possède à la fois les droits de l'empire terrestre et ceux de l'empire céleste Cette théorie s'imposera en particulier avec les papes Innocent III, Grégoire IX, Innocent IV, Boniface VIII. [...]
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