Essor du sport, rencontres sportives, Coubertin, sociétés de gymnastiques, cohésion nationale, vitrine politique, marchandisation du sport
Dès 1918, l'essor du sport à travers une européanisation et mondialisation s'opère et se traduit par une inflation des rencontres sportives qui vont mettre à mal sinon détruire le mythe pacificateur et apolitique du sport selon Coubertin. Si au début du XXème siècle, les sociétés de gymnastiques suscitaient la cohésion nationale par l'organisation de grandes fêtes (ex : le Turnen de Ludwig Jahn, le mouvement Sokol de Myroslav Tyrs en Tchécoslovaquie, ou les Balillas en Italie, Hitler Jugend en Allemagne), c'est bien dès l'entre-deux-guerres que le sport va entrer et s'exprimer pleinement dans les stratégies politiques des Etats européens.
[...] Cela permet d'allier des politiques de contrôle de la jeunesse par l'État et le parti Partito Nazionale Fascista dès 1926, tout en offrant un moyen utile de propagande à l'étranger. Cela passe par la figure de l'Homme-nouveau, du Citoyen-soldat donc un conditionnement de la jeunesse pour les habituer à la discipline, à renforcer leur force physique pour être capable de servir de manière concrète les aspirations du régime. Des organisations gravitent autour de tout cela : la Milizia Volontaria per la Sicurezza Nazionale qui contrôle les pratiques sportives, le GUF pour le sport universitaire, le Ballila pour les jeunes jusqu'à 18 ans. [...]
[...] À l'entre-deux-guerres, l'effet de la 1ere GM pèse : toutes les équipes nationales ne se rencontrent pas et certaines « absences » ont une signification évidente (exacerbation des nationalismes sportifs, le stade est devenu un terrain de revanche. Les États utilisent le sport comme une arme diplomatique qui trouve son expression pratique au travers des boycotts et/ou forfaits symboliques. Cela se manifeste par le gel ou l'interdiction des compétitions sportives entre équipes nationales (opération de boycottage de l'équipe de cyclisme italienne en 1936 après l'affaire éthiopienne et les sanctions de la SDN ne participe pas au Tour de France sur ordre de Mussolini/équipe de football française est interdite de rencontrer l'Italie et le Portugal en 1937, etc.). [...]
[...] Le sport est un outil, il est un indice, mais il est aussi une arme diplomatique. Plus encore, on peut percevoir le sport comme un moyen de reconnaissance : les JO de 1972 ont permis à Willy Brandt de conjurer les JO de Berlin de 1936 en mettant en avant une Allemagne démocratique. Ainsi, peut-on dire au final que le sport reste encore aujourd'hui le reflet du politique ? De sorte que, comme Coubertin l'exprimait : « le sport serait le baromètre politique et culturel de la paix mondiale » ? [...]
[...] ➢ « Le football permet de rassembler dans un espace propice à la mise en scène des foules considérables, d'exercer sur celles-ci une forte pression et d'entretenir les pulsions nationalistes des masses » (extrait d'un discours fasciste relaté dans le livre d'Ignacio Ramonet) ➢ « Le but ultime de la manifestation sera de montrer à l'univers ce qu'est l'idéal fasciste du sport » (Général Vaccaro suite à la victoire de l'Italie en Coupe du Monde de Football en 1934) ➢ « Le sport serait le baromètre politique et culturel de la paix mondiale » (Baron Pierre de Coubertin) ➢ « Le sport est devenu l'idéologie type de la coexistence pacifique entre États et régimes sociaux différents » (Khroutchev). - Annexe 2 : iconographies issues de l'ouvrage de James Riordan et Pierre Arnaud, des pages 160 à 164. Elles expriment l'instrumentalisation du sport en propagande par les régimes totalitaires de l'époque. - Annexe 3 : Tableau descriptif des différentes fonctions du sport d'un point de vue sociologique fait par Christian Pociello dans Sports et pouvoirs au XXe siècle. [...]
[...] En effet, la généralisation de la pratique physique en tant qu'enjeu politique va s'affirmer sous forme associative, militaire et scolaire. Des instrumentalisations des régimes autoritaires aux politiques sportives en passant par la lutte acharnée des deux Grands durant la Guerre froide, la manifestation de la pratique physique fût l'occasion pour les politiques européens d'affirmer leurs positions et leurs idéologies. Aussi, est-il légitime de se demander quels rapports régissent le sport et la politique ? Quelle est la place du sportif ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture