Nous sommes en présence d'un extrait du traité « Les Six livres de la République » de Jean Bodin, qui fait l'apologie de la monarchie absolue, affirmant ainsi l'importance de la Loi. Ce philosophe, magistrat et économiste français est l'un des théoriciens de l'absolutisme, et il explique la raison de l'Etat qui doit être unitaire. Cela implique nécessairement l'unité de la souveraineté avec comme principe fondamental : « la souveraineté est une et indivisible ». L'auteur fait partie de la doctrine réactionnaire de l'époque (XVIIème siècle) qui correspond à la « réaction constantinienne ». Face aux désordres politiques de la fin du XVIème et du début XVIIème siècle qui ont ravagé le royaume de France, les absolutistes ont élaboré un concept de régime réactionnaire. En effet, le roi doit aspirer à la paix, ce qui a pour conséquence le retour à l'ordre public, mais aussi et surtout, à la constitution d'un ordre strictement monarchique : le roi doit disposer de moyens efficaces pour garantir la paix publique et arbitrer tous les conflits. La monarchie apparaît donc comme la seule solution rationnelle, et c'est pour cela que les absolutistes font l'apologie de ce régime. Tout comme Dieu, qui est le seul à donner des règles à l'Univers, il faut un prince « souverain » pour donner l'impulsion nécessaire, harmonieuse et uniforme aux institutions. Cela nécessite donc la lutte contre tous ceux qui peuvent s'opposer au roi et qui risquent ainsi de diviser « l'ordre ». C'est pourquoi Bodin définit la souveraineté de cette manière : un régime de réaction pour le retour à l'ordre. La longue reconquête des « fiefs » du roi étant achevée, se pose dès lors la question de « l'hégémonie des prérogatives de puissance publique » : « l'Imperium ».
C'est dans cette optique que l'on peut se demander comment les théoriciens absolutistes, à l'image de Jean Bodin, ont-ils permis par leur doctrine, à la royauté française, de recréer « l'imperium » de l'Empereur romain d'antan, en assurant le passage de la suzeraineté vers la souveraineté.
L'Histoire l'a montré, c'est la contestation du pouvoir qui est la cause des désordres dans le royaume. Il faut donc restaurer une certaine unité de ce pouvoir royal en lui rendant les prérogatives de puissance publique nécessitant donc la notion de souveraineté une et indivisible (I). Ensuite, il faut légitimer cette théorie et donc renforcer cette autorité du roi, en faisant appel à l'ordre providentiel (II).
[...] De même les contrats et les testaments des particuliers ne peuvent déroger aux ordonnances des magistrats [ ] de même les lois des Princes souverains ne peuvent altérer ni changer les lois de Dieu et de nature Au sommet de la hiérarchie, il y a les lois divines, et le rôle du roi, c'est de transposer ces lois dans l'ordre des choses (institutions). Les édits et ordonnances de celui à qui Dieu a donné la puissance sur nous correspondent à la norme suprême. En fait, régner n'est pas un droit mais une obligation : lorsqu'on obéit au roi, on obéit à Dieu : c'est le principe suprême, un principe universel et naturel. Bodin fait aussi référence à la coutume vassalique de coutume de réserve de fidélité. [...]
[...] La souveraineté définie par un théoricien : Bodin Nous sommes en présence d'un extrait du traité Les Six livres de la République de Jean Bodin, qui fait l'apologie de la monarchie absolue, affirmant ainsi l'importance de la Loi. Ce philosophe, magistrat et économiste français est l'un des théoriciens de l'absolutisme, et il explique la raison de l'Etat qui doit être unitaire. Cela implique nécessairement l'unité de la souveraineté avec comme principe fondamental : la souveraineté est une et indivisible L'auteur fait partie de la doctrine réactionnaire de l'époque (XVIIème siècle) qui correspond à la réaction constantinienne Face aux désordres politiques de la fin du XVIème et du début XVIIème siècle qui ont ravagé le royaume de France, les absolutistes ont élaboré un concept de régime réactionnaire. [...]
[...] Il n'est pas tenu par les lois prises par son prédécesseur. Bodin va plus loin en affirmant que le Prince souverain est exempt [ ] des lois et ordonnances qu'il fait Conséquence immédiate de la souveraineté une et indivisible : le roi détient toutes les prérogatives de puissances publiques donc il peut agir discrétionnairement. Le roi exerce donc une charge publique : une charge dévolue par Dieu qui lui donne tout pouvoir pour assurer l'ordre. Le roi n'a donc pas besoin de respecter ses propres lois puisqu'elles dépendent de sa volonté-même. [...]
[...] Comme le roi ne fait qu'exécuter la volonté de Dieu, il doit toujours se référer aux lois de celui-ci. C'est l'ordre voulu par Dieu, ce qui explique la hiérarchie des normes avec comme principe suprême, la loi des Princes qui est en fait, la transposition de la loi de Dieu et de nature. La hiérarchie des normes Ainsi, rien ne doit échapper à l'autorité royale. On parle de comble de la puissance (Loyseau), ce qui correspond à l'accumulation des pouvoirs. [...]
[...] La souveraineté une et indivisible Pour garantir la souveraineté une et indivisible, il faut donner au roi, le pouvoir de légiférer Ce pouvoir explique que le roi exerce bien une charge publique le rendant ainsi supérieur aux normes La prérogative principale du roi : le pouvoir de légiférer Bodin énonce : il faut que ceux-là qui sont souverains ne soient aucunement sujets au commandement d'autrui et qu'ils puissent donner loi aux sujets, et casser ou anéantir les lois inutiles, pour en faire d'autres : ce que ne peut faire celui qui est sujet aux lois ou à ceux qui ont commandement sur lui Cette phrase déclaratoire fait office de concept de la notion de souveraineté. Tout comme Dieu, le monarque met un terme au chaos, en donnant des règles qui établissent une fonction à chaque chose. [...]
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