La société se définit essentiellement comme la sphère du besoin, mais elle manifeste aussi une exigence politique, au sens étymologique du mot ; le souci de la communauté, la réalité d'un intérêt général. Or, la question est de savoir si la société peut en elle-même réaliser cette exigence, ou si elle a au contraire besoin d'une instance autre, savoir l'État. La question se redouble d'un paradoxe, quand il s'agit de savoir si ce lien est ou non nécessaire, le problème tenant à ce que l'État n'est pas une idée anhistorique mais est au contraire un produit de l'histoire : comment la société, forme de vie nécessaire pour l'homme, peut-elle avoir un besoin nécessaire d'une contingence ?
L'idée de société implique-t-elle nécessairement le recours au politique sous la forme de l'État ? Peut-on penser une société sans État où règneraient ordre, liberté, et égalité ?
Société : association humaine caractérisée par une relation d'interdépendance entre ses membres. La société est une nécessité pour l'homme, qui ne peut satisfaire ses besoins que dans ce cadre. La société est essentiellement la sphère économique de la vie en commun, mais elle comprend aussi l'idée d'une vie ensemble, d'une communauté, par la référence à l'intérêt général.
État : Ensemble organisé des institutions (politiques, juridiques, policières, militaires, administratives, économiques…) autour d'une constitution qui définit les lois fondamentales du régime. Concrètement, l'État régit la société. L'État est ainsi une réalité, mais c'est aussi une idée, une abstraction (comme lorsque l'on parle des rapports de l'Église et de l'État, ou que l'on se surprend à dire que « L'État est injuste »). L'État, comme idée, renvoie à l'unité de la vie politique et à son caractère transcendant (l'État, ce n'est pas le gouvernement, pas même le chef d'État ). Ainsi, défini, l'État renvoie essentiellement à la sphère politique de la vie en commun.
[...] Une telle société ne forme qu'une agrégation. Au contraire, une société conforme à son concept désigne une association, où les individus ont un rapport intérieur : ils sont liés par la défense d'un intérêt commun (d'où le terme de communauté) qui dépasse les intérêts particuliers. Cette recherche de l'intérêt commun renvoie concrètement à la recherche de la justice, de l'égalité et de la fraternité. Ce qui est alors recherché, ce sont des valeurs, des normes, qui visent une vie bonne. [...]
[...] Or, comment corriger cette instabilité ? En faisant en sorte que les hommes renoncent à leur individualisme. Il s'agit d'unifier les différences, et ceci n'est possible que si les hommes passent de leur particularité (celle de l'intérêt égoïste) à l'universalité ( celle qui a lieu dans la réalisation de la communauté, qui dépasse les égoïsmes et les oppositions). Deux solutions sont envisagées par Hegel : un système de corporations et l'État. Seules ces deux institutions peuvent lier les hommes à une réalité universelle. [...]
[...] Aucune contestation n'est possible. Dans ces sociétés, la communauté a un sens. Mais il n'y a pas d'unité politique ( = Un État, avec Un chef et un gouvernement, qui unit les différences intersubjectives sous une loi écrite qui est la même pour tous). De telles sociétés sont des ensembles clos, statiques, et très coercitifs. c-3 ) Le refus de l'État La philosophie politique du XIXe, chez Saint-Simon ou Engels, par exemple, a essayé de penser une société sans État, où l'Autorité politique suprême disparaîtrait. [...]
[...] De cette organisation résulte un pouvoir effectif de domination exercé par certains membres du groupe sur le groupe tout entier. Désir : le désir est, par opposition au besoin, le propre de l'homme. Montrons les points communs au besoin et au désir, pour mieux faire apparaître leurs différences : comme le besoin, le désir est l'épreuve d'un manque. comme le besoin, le désir implique trois mouvements : insatisfaction ( mouvement et action qui visent à supprimer l'insatisfaction ( restauration de l'équilibre, satisfaction. mais le désir excède, dépasse le besoin. Montrons-le avec trois exemples. [...]
[...] Platon, La République, livre II b-d ( 370e Socrate : allons-y, produisons en paroles cette cité à partir de son commencement ; et ce qui la produira, apparemment, c'est notre besoin. - Adimante : Forcément. - Or, le premier, en tout cas, et le plus important des besoins, c'est de se procurer de la nourriture en vue d'exister et de vivre. - Oui, absolument. - Le deuxième, évidemment, est celui du logement, et le troisième, celui de l'habillement et des choses de ce genre. - C'est cela. - Et alors, dis-je, comment la cité suffira-t-elle à produire tant de choses ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture