Le vote est un moment crucial dans une démocratie, il décide du sort d'un régime, de sa reconduction ou de sa chute, d'où l'intérêt que gouvernants peuvent porter au système de production et de stabilisation des opinions politiques. L'entrée dans la société, puis dans la vie active nécessite une phase d'apprentissage et d'intériorisation de normes, parallèle au développement de l'enfant, pour garantir une certaine stabilité à celle-ci. Ce processus est communément appelé la socialisation. La question est donc de savoir quelle est la place de la socialisation politique dans ce processus plus large ‘d'initiation' à la vie collective, quelle est la place d'un déterminisme strict dans la formation de l'identité politique de l'individu ? Quels en sont les agents ou facteurs dominants ? Dans quelle mesure agissent-ils ? Et comment ? La socialisation politique soulève donc des questions d'un intérêt tant théorique que pratique, marquées par une volonté de découverte
[...] La société française est marquée par une peur de la politisation des enfants, une volonté de préserver leur innocence face à un monde politique souvent négativement appréhendé. Ceci se traduit concrètement par une neutralité très exigée à l'école et souvent une conception hostile des enseignants politisés. Ces faits, relayés par l'importance de la famille et l'intensité des sentiments à son égard, donc à l'importance de ses prises de positions, ainsi que la diversité des enseignants que fréquente l'enfant, empêchent un message structuré et efficace(comme celui de la famille) du corps enseignant. [...]
[...] Un autre facteur de socialisation continue est le phénomène des media, qui a suscité de grandes inquiétudes après l'utilisation de propagande qu'en ont fait les régimes autoritaires. Mais ces craintes ne se révèlent pas fondées, les effets de messages directs et à court terme ont des effets d'activation ou de confirmation de position politique mais ne peuvent infléchir les tendances. Alors que l'effet de construction d'un univers de représentations, par l'interaction de différents média, quant au choix de l'événement à traiter etc. [...]
[...] semble plus manifeste. Enfin ils contribuent à la socialisation intégratrice, ou au contraire dans une mécanique d'exclusion par la diffusion de codes partagés par une communauté d'individus. Conclusion La socialisation politique répond à une demande d'information quant à la formation de jugements politiques chez l'enfant pouvant conduire à une stabilité partisane forte, mais l'étude de ce processus démontre une forte interaction entre les multiples agents de socialisation qui aboutit à la perception de messages contradictoires selon les milieux et ainsi laisse une place à l'autonomie de la volonté dans le choix de la valorisation des messages. [...]
[...] Environ 73% des enfants ont ainsi une proximité politique, qu'elle soit déclarée ou non, ce qui rapproche les résultats des analyses faites sur l'affiliation à un parti aux Etats-Unis. Chez ces enfants une prise de position sur l'échelle politique s'accompagne souvent d'un "contenu politique", car les enfants ont une bonne maîtrise de la perception des situations politiques, ce qui invalide la thèse selon laquelle les enfants se positionneraient aléatoirement ou arbitrairement. Aces analyses sont venus s'ajouter les résultats d'études menées sur une population de même âge mais avec 10 ans de décalage, soit en 1989. [...]
[...] Pour compléter l'analyse nous procéderons à des remarques d'ordre général quant aux effets de la socialisation après le stade de socialisation initiale, en se référant aux manuels de Philippe Braud, Jacques Lagroye et Annick Percheron. Pour mesurer les effets de la socialisation politique en fonction de l'âge, Annick Percheron s'appuie sur l'attachement (ou hostilité) à trois facteurs : le libéralisme (qui représente 33% de la variation totale des réponses), la morale et l'engagement politique. Des résultats, il découle que l'évolution n'est pas un processus linéaire mais différencié dans les trois facteurs, ce qui apparaît clairement lorsque l'on s'attache aux proximités des opinions : il existe des proximités plus fortes entre des classes d'âge éloignées que des classes rapprochées. [...]
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