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Le langage est-il le propre de l'homme ? Si la question semble surprenante, c'est parce qu'elle remet soudainement en question ce qui semble être une évidence. Car nous serions tentés de dire que seul l'homme est caractérisé par sa technique, son intelligence, son langage. Il est alors indéniable que le langage est le propre de l'homme. N'est-ce pas justement pas ce qui a pu auparavant permettre de distinguer l'homme de l'animal ? Penchons-nous alors sur la question posée ici. Ainsi l'expression « le propre de » semble renvoyer à la caractéristique la plus fondamentale. Les réponses à cette question vont dès lors varier selon la définition du « langage ».
[...] Le langage n'est pas le produit d'une hérédité naturelle, mais d'un héritage culturel. C'est pourquoi le langage est un moyen privilégié d'assimilation de la culture : c'est par le langage que l'on peut transmettre à un enfant les éléments lui permettant de connaître son histoire, sa culture. De plus c'est en tant qu'être de culture et civilisé que l'homme par l'intermédiaire du langage établit des règles et consensus. Par exemple, les interdits sont transmis par le biais d'interdictions verbales, l'interdit de l'inceste en est un exemple (interdit universel). [...]
[...] On parle alors « langage des abeilles ». De plus, il semble apparaît que les animaux auraient eux aussi un langage : telle est l'hypothèse que Montaigne envisage et défend dans l'« Apologie de Raimond Sebond ». Ainsi d'une part, il faut dire que, si nous supposons à tort être les seuls à disposer d'un langage, c'est seulement parce que nous sommes incapables de comprendre le langage des autres animaux. D'autre part, Montaigne remarque qu'il existe bien une certaine communication des animaux entre eux, ainsi un chat reconnaît très bien qu'un chien est en colère, à son attitude et à ses aboiements, mais aussi des animaux avec nous. [...]
[...] Les animaux ne peuvent eux, alors que copier par mimétisme un pseudo-langage par dressage. À l'image du perroquet qui en est un exemple probant. Chez l'homme, en tant x Si le langage humain est, comme le prétend Benveniste, autre chose qu'un simple code de signaux, en quoi consiste sa spécificité ? L'ethnologue Lévi- Strauss, nous propose sa réponse ; l'idée de culture. Le langage serait un culturel par excellence ». Le langage se distingue ainsi de la langue par une appartenance culturelle. En effet, il est une composante intégrante de notre culture puisqu'il est un élément que l'homme que lui- même a développé et en a fait un élément prégnant/caractéristique de sa nature. [...]
[...] Car la nature ne fait rien en vain. Et seul parmi les animaux, l'homme a un langage. ». Aristote insiste, seuls les hommes, ces vivants qui contrairement aux autres se tiennent droits, regardent devant eux et émettent leur voix vers le devant, sont en mesure de distinguer « l'avantageux et le nuisible, et par suite aussi le juste et l'injuste ». Ainsi la parole et le langage deviennent un art, permettant de rendre clairs et d'objectiver nos pensées, ce que l'homme a su utiliser a son avantage. [...]
[...] Cependant, le langage est aussi une construction sociale et l'homme se trouve être le seul à savoir en faire un usage optimal. Cela dit, là où la communication sociale animale est une nécessité biologique commandée par l'urgence vitale, le langage humain reflète le loisir d'une organisation politique dont les jeux de langage possèdent des règles. Ainsi c'est davantage la culture ou la raison qui définit l'humain que le langage. Condillac a écrit : serait peu curieux de savoir ce que sont les bêtes si ce n'était un moyen de connaître mieux ce que nous sommes. » L'homme se fait l'objet du discours sur l'animal. [...]
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