Construction naturelle ou artefact, l'État semble être l'organisation politique la plus légitime puisqu'il résulte de la volonté commune d'une société. Puissance souveraine, il lui est possible de subordonner sa volonté à celle du peuple qui renonce alors volontairement à son individualité pour l'intérêt général.
Dès lors, on peut s'interroger sur la nature de la relation entre l'État et le peuple et se poser la question de sa limite, a-t-il tous les droits ? Peut-il nous demander tous les sacrifices ? Existe-t-il des sacrifices légitimes et des sacrifices illégitimes ? Quand perd-il sa légitimité ? Il y a-t-il des domaines qui ne relèvent pas de l'autorité de l'État ?
[...] Que se passe-t-il alors ? Nous construirons notre réflexion autour de deux idées. Incarnation du droit, l'État semble posséder la souveraineté nécessaire pour pouvoir exiger du peuple des sacrifices dans la mesure où ils doivent servir l'intérêt communautaire et sa pérennité. Nous verrons donc d'abord jusqu'où l'État peut aller avant d'étudier ses limites. En effet, certains sacrifices seraient illégitimes, car ils iraient à l'encontre de principes fondamentaux à l'origine de sa naissance et par là, nuiraient au statut de l'État et à sa souveraineté lui faisant perdre sa raison d'être. [...]
[...] Il n'a d'ailleurs pas cesser de le faire. Ils peuvent être financiers, comme les mesures d'austérités engagées en Grèce, mais aussi culturels, comme la condamnation de la polygamie en France, ou encore moraux, comme l'interdiction de proférer des insultes antisémites, xénophobes ou racistes. L'homme peut aussi sacrifier sa vie sur la demande de l'État, ce que nous voyons en temps de guerre et ce dont les monuments aux morts témoignent. Il peut sacrifier sa liberté, si l'État instaure un couvre-feu l'homme devra le respecter malgré la restriction que cela engendra pour sa liberté. [...]
[...] À cette condition il est acceptable. On peut même imaginer que pour le bien du peuple, l'État peut décider de basculer dans une situation telle que la décrit la contre-utopie de George Orwel On voit que le bien public est préservé puisque tout ce qui pourrait mettre la sécurité du peuple en danger est aboli et que le contrôle étatique est très strict. Après tout, l'origine de l'État vient du désir de sécurité, de communauté, qui permet de vivre et non plus de survivre alors c'est peut être la seule règle qu'il lui faille respecter. [...]
[...] Lorsque le peuple se refuse à des sacrifices il arrive que l'État doivent se ranger à ses volontés se qui montre que ce n'est pas une relation à sens unique où l'État agi et l'homme subit. Par exemple, pendant la guerre du Vietnam, les multiples mouvements de protestations au sein des États-Unis ont contribué à ce que les troupes soient retirées de ce bourbier dans lequel les Américains ne se reconnaissaient plus, n'y voyant pas leur intérêt. De même, les soldats envoyés en Algérie dans les années 50 refusaient parfois de se battre ne jugeant pas le sacrifice légitime. [...]
[...] Sibertin-Blanc Guillaume. Philosophie politique, Presses Universitaires de France p. [...]
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