Toute révolte est-elle légitime, ère du numérique, indignation, manifestation, moralité, empathie, mouvement d'opposition collectif, mouvement des Gilets Jaunes, Albert Camus, Hannah Arendt, Nietzsche, Shoah, contestations, humanité
L'ère du numérique a permis de révolutionner la façon dont est exprimée l'indignation. En effet, que ce soit par le biais de commentaires sur les réseaux sociaux ou la diffusion d'informations par les médias, les instruments pour manifester ses sentiments face à une situation ont changé. De nombreuses personnes, par ces moyens, se disent indignées par des événements qui se produisent dans le monde. Néanmoins la question qu'on peut se poser tout d'abord est qu'est-ce que l'indignation ? L'indignation est avant tout un sentiment qui se produit à la vue d'une situation qui nous semble contraire à notre morale.
[...] Toute révolte est-elle légitime ? L'ère du numérique a permis de révolutionner la façon dont est exprimée l'indignation. En effet, que ce soit par le biais de commentaires sur les réseaux sociaux ou la diffusion d'informations par les médias, les instruments pour manifester ses sentiments face à une situation ont changé. De nombreuses personnes, par ces moyens, se disent indignées par des évènements qui se produisent dans le monde. Néanmoins la question qu'on peut se poser tout d'abord est qu'est-ce que l'indignation ? [...]
[...] On retrouve alors dans ces cas la vision que Nietzsche a sur l'indignation qu'il qualifie de « tartufferie ». De même l'indignation doit être un sentiment qui doit être suscité par quelque chose de concret, une situation ou un objet qui provoquent chez nous une indignation. Si l'on reprend l'exemple du « capitalisme », ce n'est pas le concept du capitalisme qui doit susciter de l'indignation, mais les conséquences dont il est à l'origine (inégalités sociales, épuisement des ressources, destructions des écosystèmes ) qui doivent provoquer de l'indignation en nous. B. Une révolte qui puise sa source dans une indignation. [...]
[...] Elle se manifeste au travers de la révolte qui est une action à nuance. En effet, elle peut être une source de révolte dans la mesure où elle est encadrée par notre raison. Une révolte effectuée dans la démesure est ainsi considérée comme étant illégitime même si les revendications peuvent l'être. De plus, la légitimité accordée à une révolte tient également dans le contexte historique et social. L'usage de la violence est considéré comme légitime lorsque celle-ci est l'unique moyen pour exprimer son indignation (dictature, monarchie absolue de 1789 Le modèle d'éducation est également un facteur indispensable à prendre en compte afin de comprendre le niveau d'acceptation de la violence dans les révoltes. [...]
[...] Cependant, la source de celle-ci est différente selon les visions des penseurs. En effet, le document de Jankélévitch complète et s'oppose à la vision camusienne. Il s'agit pour Jankélévitch de considérer que l'indignation doit également être provoquée par le ressentiment de ce qui a pu arriver précédemment. Il accorde donc une attention particulière aux évènements du passé et estime que ceux-ci ne doivent pas être oubliés afin que l'indignation des évènements traumatisants du passé s'entretienne. Cette idée vient s'opposer à celle de Camus qui lui considère que l'indignation doit être un sentiment spontané pour que cela soit authentique. [...]
[...] Or, aujourd'hui d'autres formes de révolte sont apparues sans user de la violence. Des actions symboliques qui sont ensuite relayées par les médias ou l'art sont des façons de se révolter. On peut notamment prendre pour exemple le refus de Rosa Park de céder sa place dans le bus en signe de contestation de la ségrégation ou encore la « Marche des Beurs » de 1983, symbole de la lutte contre le racisme et les discriminations. Ces deux symboles de l'indignation personnelle tout d'abord ont permis de fédérer les personnes par la suite dans une révolte collective. [...]
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