Quelle est cette « chose » que l'on dit « publique » ?
Pour les Romains la Res publica n'est autre que l'Etat. L'expression se spécialise en français pour désigner un gouvernement particulier pour lequel la souveraineté ne peut être détenue que par le peuple ou une partie du peuple. Montesquieu rappelle ainsi que le régime républicain prend la forme d'une démocratie ou d'une aristocratie, le pouvoir appartient au peuple (demos) ou à quelques-uns reconnus pour être les meilleurs (aristoï).
« Le gouvernement républicain est celui où le peuple en corps, ou seulement une partie du peuple, a la souveraine puissance. » L'esprit des lois.
Dans la typologie qu'il propose, Montesquieu oppose donc monarchie, despotisme et république comme s'oppose le gouvernement d'un seul et celui de plusieurs ou de tous. On notera, avec intérêt, que le tableau tel qu'il est présenté suggère de distinguer la République de la démocratie, rappelant que cette dernière n'est que l'une des deux manifestations de la première. La République n'est pas nécessairement démocratique, même si elle se définit contre l'autocratie.
[...] C'est pourquoi le mode de vie qui leur est réservé tient du communisme. Tout doit être commun, pas de secrets, pas de biens personnels, chacun se trouve sous le regard de tous les autres. Cette transparence est le meilleur gage de vertu. Impossible d'y manquer sans que toute la communauté n'en soit avertie. Platon n'hésite pas, en effet, à faire de l'injustice une tendance naturelle (c'est l'intérêt particulier auquel chacun est lié) que favorise la vie privée. Pour être injustes, vivons cachés. [...]
[...] Dans de tels cas, une république peut être dictatoriale ou totalitaire. Le concept est également assez large pour inclure les démocraties représentatives. Bibliographie La République, Platon, Éd.GF Flammarion Régis Debray, La République expliquée à ma fille Le Seuil (ISBN 2020347148) Jean-Michel Ducomte, La République Les Essentiels Milan Serge Bernstein et Odile Rudelle, Le modèle républicain PUF Blandine Kriegel, Philosophie de la République Plon Claude Nicolet, L'idée républicaine en France Gallimard Hugue Jallon et Pierre Mounier, Les enragés de la République La Découverte L'idée de République et la jurisprudence du Conseil constitutionnel, Frédéric Monera Paris : L.G.D.J (http://www.lgdj.fr/fiche_ouvrage.php?_Ouvrage=7784&_Retour=3&_Mots=mon era&_Statut=1,2,3,4,7,8&_Pos=0&_Ordre=0&_Sess=c22f5de9dee93f9554d169596 caad970) La fin des rois : Histoire des républiques et des républicains, William R. [...]
[...] N'est-elle pas la reconnaissance du caractère public de cette chose qu'il faut clairement identifier à la société. Ainsi la République se définit par la conscience qu'on en a. La forme fait le contenu, tel est le principe. La République se donne alors comme l'impératif catégorique de la vie politique. II) La République selon Platon Œuvre : La République ( PLATON (IVe siècle av. J.-C.) Chaque dialogue platonicien est une véritable pièce de théâtre pour laquelle le décor n'est jamais indifférent. [...]
[...] Elle tient plutôt à la puissance de conviction qu'il faudrait développer pour persuader le philosophe de prendre le trône du roi. Comment concilier en effet la nécessité de maintenir les citoyens dans l'illusion que leur Cité est tout, un absolu, alors qu'elle ne peut être qu'une partie infime d'une totalité dont le philosophe sait appréhender la cohérence? La République est un lieu de vertu impossible parce qu'il paraît impossible aux hommes vertueux d'en prendre la direction. Avec La République de Platon, et contrairement à une idée reçue, la philosophie se sépare de la politique. [...]
[...] Car la République ne peut se dire par la seule communauté d'intérêts (qu'il conviendrait d'ailleurs de définir plus précisément). Le monde antique identifie en effet la République à un sentiment, ce que Montesquieu appelle dans L'esprit des lois une passion : la vertu. De fait, c'est elle qui fait de la construction platonicienne un modèle original (les gardiens vivent d'ailleurs en parfaite communauté pour préserver cette vertu), c'est elle encore que la jeune République romaine met en valeur pour désigner la corruption de la monarchie déchue, c'est par elle enfin que s'opère la référence à laquelle la Révolution s'attache : Quel est le principe fondamental du gouvernement démocratique et populaire, c'est-à-dire le ressort essentiel qui le soutient et le fait se mouvoir ? [...]
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